Linda Otsmane

Une grande satisfaction a été affichée par la population de la petite localité d’El Medabra, dans la commune de Mers El Hadjadj après la délocalisation de la décharge publique qui recevait les déchets du complexe sidérurgique algéro-turque « Tosyali » spécialisé dans la transformation et la production de fer et d’acier. La décision prise conjointement par le premier responsable de la commune de Mers El Hadjadj et les éléments de la Gendarmerie Nationale intervient suite aux multiples doléances adressées par la population touchée par cette catastrophe écologique, selon les intervenants.
En effet, depuis l’année 2018, date du démarrage du complexe en question, la région s’est transformée en dépotoir sauvage abritant tous les détritus solides que génère cette unité. En plus des odeurs qui asphyxient l’environnement, l’état des lieux fait peine à voir, eu égard à la nature des produits jetés dans la nature sans aucun respect aux directives de la réglementation générale et de la préservation de l’environnement. Pour ce qui de l’agriculture, toutes les terres agricoles jouxtant cette décharge incontrôlée n’ont pas été cultivées cette année pour des mesures préventives, ce qui a entraîné des pertes vertigineuses aussi bien pour les agriculteurs que pour la commune. «La fumée et les ordres se dispersent dans la nature causant de graves préjudices à la santé des riverains, aux arbres fruitiers et déciment les ruches d’abeilles», déclare un des apiculteurs. Face à cette situation, les habitants ne sont pas restés les bras croisés ; ils avaient réclamé à plusieurs reprises sa fermeture. Finalement les pouvoirs publics ont décidé d’agir et interdire au dit complexe de jeter ses déchets au niveau de cette zone. « Il faudrait, selon eux, que «les autorités se concertent avec la société civile pour trouver un lieu approprié pour son implantation où les nuisances seraient moindres, sinon l’entreprise doit désigner un autre site en dehors de la commune pouvant abriter la décharge», dira un habitant. Notons qu’au début, les habitants se sont opposés à l’implantation de cette unité industrielle au sein d’une zone rurale détournée de sa vocation initiale au profit de l’industrie. D’ailleurs, selon les déclarations de certains habitants, l’assiette servant de plateforme pour l’usine en question est classée « zone protégée », cependant cet atout a été écarté du fait de l’intérêt économique qu’elle a engendré en créant de centaines de postes d’emploi directs et saisonniers et en apportant des revenus financières non seulement pour la daïra sinon pour tout le pays grâce à l’exportation.
Rappelons que plusieurs accidents ont survenu dernièrement au niveau de ce complexe faisant des victimes parmi les nationaux. «A chaque fois, ce sont les petits manouvres qui demeurent exposé de plus aux incidents dramatiques. Depuis le lancement de l’usine aucun incident n’est signalé parmi les ressortissants étrangers », dira l’un des travailleurs qui a évoqué les problèmes socioprofessionnels qu’endurent les travailleurs algériens au niveau de ce complexe. « Le mépris et les comportements offensifs sont pratiqué à outrance par les turques envers nos compatriotes ». En matière de salaires, le même interlocuteur parle de l’injustice sociale. « Les turques sont les mieux payés et nous les algériens nous encaissons des miettes bien que nous déployons un effort considérable comparativement à celui fait par les turques », a-t-il noté.