O. Degui

En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics pour inonder le marché en produits divers, les prix demeurent inabordables sur les marchés de Tlemcen, où la mercuriale poursuit sa tendance à la hausse. Apres dix-huit jours de ce mois de ramadhan, nul ne comprend l’hystérie des prix affichés des fruits et légumes ainsi que d’autres produits de large consommation tels les œufs et les viandes blanches. Tout le monde s’attendait à un recul des prix à l’entame de la deuxième décade du mois sacré du ramadhan comme à l’accoutumée. Rien de tel ne s’est produit. Au contraire, les prix ne cessent de grimper et les citoyens se retrouvent livrés à eux-mêmes et ne savent plus à quel saint se vouer. Les contrôles des inspecteurs de la direction du commerce, la régulation des prix et les sévères sanctions prises contre les spéculateurs n’ont pas pu fléchir cette tendance et la réalité du terrain est toute autre et jamais les prix n’ont atteint un tel seuil. Pourtant les produits sont disponibles et l’offre dépasse de loin la demande. Ce qui laisse supposer que des desseins occultes sont derrière cette flambée injustifiée et injustifiable des prix des produits agricoles et des plus demandés durant ce mois de piété et de solidarité. A titre indicatif, les prix affichés samedi dernier dépassent tout entendement : la pomme de terre s’affiche toujours à 150 dinars, le poivron vert à 250 dinars, le poivron rouge à 600 dinars, la tomate à 160 dinars, le poulet à 460 dinars le kg et un plateau d’œufs à 480 dinars. D’autres produits connaissent la flambée des prix. Interrogés sur cette situation, les marchands de détail rejettent la balle au marché du gros qui impose des prix hors du réel et qu’ils sont contraints d’appliquer leur marge bénéficiaire. Pourtant à une semaine du mois de Ramadan, les prix des fruits et légumes ainsi que ceux des viandes blanches étaient plus qu’abordables.
Quelles sont alors les causes de cette flambée inimaginable qui poussent les ménages à la misère et les privent des produits essentiels à leur repas de rupture du jeûne ? Seul le retour à l’économie réelle et la facturation à tous les niveaux peuvent réguler le marché du gros et du détail. Ce sont là les bases du commerce et que nul ne doit échapper au fisc car, dans cette équation à plusieurs inconnus, le consommateur est le dindon de la farce et que tout un chacun s’enrichit sur son dos. Il faut reconnaître que le secteur de la distribution est confronté à une véritable désorganisation due à l’implication d’une multitude d’intermédiaires occasionnels dans les opérations de commerce (gros, demi-gros, détail) et même par rapport aux importations pour la revente en l’état. Le secteur informel y est également pour beaucoup dans cette dérégulation du marché des denrées alimentaires. D’aucuns estiment que les pouvoirs publics n’ont pas réussi dans l’opération d’éradication du marché informel.