B. Belhadri
Depuis la deuxième semaine du mois d’avril courant, les spécialistes et observateurs avérés sont quelque peu sidérés de voir des grandes étendues de céréales fauchées et transformées en fourrage dans différentes localités d’Aïn Temouchent. Dans ce cas précis, on ne parle pas des superficies de céréales (orge-avoine, vesce-avoine), initialement retenues pour cet usage mais on s’est intéressé des superficies emblavées principalement en orge et transformées en fourrage, épis sur axe. On assiste là, à un grand paradoxe qui suscite des interrogations diversement interprétées et différemment analysées par les mêmes professionnels. Ces derniers disent qu’au moment où le monde est fragilisé par la crise ukrainienne, un conflit planétaire aux conséquences graves sur le devenir des grandes cultures stratégiques d’un côté, et la flambée des prix des céréales et légumineuses allant crescendo d’un autre côté, des spéculateurs de tous bords azimuts, sans conscience aucune, trouvent le plaisir à vouloir faucher des orges, épis sur axe bien pleine. Paradoxalement, ces actions se sont produites à un mois et demi de la parution du décret exécutif n° 22-56 du 02 février dernier fixant les nouveaux prix d’achat des céréales par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) auprès des producteurs dans le cadre du développement de la production nationale. En vertu de ce texte, les prix d’achat à la production d’un quintal de céréales, livrés par les producteurs à cet organisme au niveau de ses points de collecte sont fixés à 6.000 DA/quintal pour le blé dur, à 5.000 DA/q pour blé tendre, à 3.400 DA/q l’orge et à 3.400 DA/q l’avoine. La majoration est de 2.000 et 3.000 DA le quintal pour les blés durs et tendres et 1.500 da pour les orges. Faut-il laisser faire des fellahs qui vendent des champs de céréales sur pied pour que le lendemain, les céréales soient transformées en fourrage ? Telle est la question qui se pose avec insistance.