Rachid Boutlélis
Squattée depuis près de trente années, une salle de cinéma en plein air, sise en plein cœur du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, a été récupérée, hier, par les services de l’Apc, lors d’une opération d’assainissement, menée dans le cadre de la lutte contre l’informel. Cette salle de spectacles, bien communal, qui suscitait autrefois la joie chez les cinéphiles, a été lamentablement détournée de sa vocation initiale à l’époque de l’Apc, qui était dirigée par l’ex-parti Fis dissous, indique une source proche de ce dossier. Elle faisait depuis office d’un lieu de commerce, spécialisé dans la vente des meubles.
Selon la même source, cette salle de cinéma sera réaménagée pour l’installation de stands, dont bénéficieront les revendeurs à la sauvette de portables et autres accessoires de la téléphonie mobile, qui squattent le trottoir longeant le siège de l’administration de l’Apc d’Aïn El Turck et le bureau de poste mitoyen, juste en face de la place du 1er novembre 1954.
Il convient de noter dans la foulée qu’une autre salle de spectacle située à une vingtaine de mètres, sur le même boulevard, a également été filoutée de sa véritable vocation à la même époque. Elle abrite aujourd’hui un local commercial. Suprême ironie, ce ridicule outrancier, fruit pourri de l’indigence des esprits, n’est pas uniquement spécifique pour Aïn El Turck. En effet, à Oran, hormis trois salles de cinéma, répertoriées au centre ville, beaucoup plus utilisées pour des meetings, toutes les autres salles ont carrément disparu et ce, en cédant sardoniquement leur place à des activités commerciales. « Ces salles de cinéma ont été sacrifiées sur l’autel de l’abêtissement dans toute sa sordidité » ont fait remarquer avec amertume des adeptes des salles de projection de films de cette partie de la wilaya d’Oran, abordés à ce propos par notre journal.