O.DEGUI

Depuis maintenant plus d’une semaine, le sucre, ce produit de large consommation manque sur les étals. On ne saurait comprendre cette rupture de stocks subite quand on sait qu’il y a déjà quelques jours seulement, aucun manque n’était enregistré.
Du coup, l’heure profite bien sûr aux spéculateurs. Pour en savoir plus, nous avons approché quelques commerçants mais leurs réponses sont restées évasives. “Ecoutez, chez nous, rien n’est stable. Ce produit a manqué d’un seul coup. Je vous assure que cela n’était pas prévu. Nos fournisseurs ont fait savoir qu’ils étaient en rupture de stock deux jours auparavant”, a répondu l’un d’eux sans nous donner d’autres précisions. “D’abord, il y a un manque au niveau de nos livreurs. Nous ne gagnons rien. Cinq dinars sur un sachet d’un Kg. Ce sont les détaillants qui gagnent plus”, déclare un grossiste. Le sucre, rappelons-le, a subi des hausses considérables depuis l’été dernier. Un kg cédé à quatre-vingt-dix dinars en juillet est vite passé à cent dinars et même plus au prix de gros. Actuellement, un sachet de cinq kg est vendu à cinq cent cinquante dinars sous le manteau.
Nombreux sont les clients qui ont fait le tour de la ville sans trouver même un kg. Selon un citoyen, une autre hausse est attendue dans les prochains jours. On raconte même que le sachet de cinq kg sera fixé à sept cents dinars, c’est-à-dire cent quarante, voire cent cinquante dinars le kg. En attendant que le marché soit inondé en sucre, les citoyens recourent à l’utilisation du “sucre en morceau” pour préparer leur café et leur gâteau. Au moment où on parle donc de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, le citoyen algérien subit l’érosion de son pouvoir d’achat concernant tous les produits de large consommation, à l’instar de la semoule qui a subi une augmentation de plus de quarante pour cent. Les lendemains du citoyen ne sont pas gais, même si le prix du baril de pétrole frôle les cents dinars.