Amine Adali
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun déploie le plan de sauvetage des entreprises publiques qui sont en proie à des difficultés. Dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, ces entreprises vulnérables seront relancées en 2024, selon le ministre qui s’exprimait, lundi dernier, lors d’une séance d’audition tenue par la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’APN. Le ministre a évoqué les problèmes et les retards cumulés par le secteur des entreprises économiques publiques depuis des années, affirmant que «l’année 2024 sera l’année de la renaissance du secteur industriel, à travers un programme ambitieux qui adopte une nouvelle stratégie basée sur l’amélioration de la performance, la bonne gestion des entreprises économiques publiques et la levée des obstacles qui les entravent.». Le secteur industriel public est constitué de 11 groupes et holdings et de 182 entreprises. Évoquant la stratégie de développement du secteur public, contenue dans le programme du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre a expliqué que «cette stratégie repose sur trois principaux axes: la réorganisation du secteur public marchand et industriel, la gouvernance des entreprises publiques économiques (EPE), la levée des obstacles sur les EPE à l’arrêt et dont le nombre s’élève à 31 entreprises et la relance des EPE et des unités à l’arrêt et dont le nombre est de 51 entreprises». L’actualité économique est ainsi rythmée par des mesures visant à améliorer l’environnement de l’investissement, mais aussi par les incessantes tentatives de sauvetage du secteur public marchand. Un secteur qui compte plus d’un millier d’entreprises publiques qui emploient près d’un demi-million de personnes. Sur 51 entreprises publiques qui sont à l’arrêt en raison de difficultés financières, 15 sociétés reprendront leurs activités, grâce à des plans de redressement, qui viennent d’être approuvés par le Conseil de participation de l’Etat. Le plan de redressement inclut un audit financier, la nomination de nouveaux gestionnaires appelés à signer un contrat de performance et enfin la mobilisation de financements bancaires nécessaires au redémarrage des activités dont notamment la prise en charge des arriérés de salaires des travailleurs. Ce renflouement de la trésorerie de ces entités publiques, prévu après un audit précis, doit définitivement permettre une gestion saine de ce secteur public marchand, car l’Etat ne doit plus continuer à dépenser à perte et sans compter l’argent du contribuable. Pour les experts, l’audit financier de ces entreprises en difficulté doit être accompagné d’une étude complète du marché et d’un audit technique pour s’enquérir précisément des capacités réelles de production. Ces trois études doivent être réalisées sereinement par des experts indépendants qui doivent présenter leurs résultats au Conseil de participation de l’Etat qui pourra ainsi décider en ayant toutes les informations en main: soit restructurer, redéployer ou encore privatiser ces entreprises publiques. En cas de privatisation, le processus se fera par l’introduction en Bourse d’une partie du capital de ces entreprises étatiques. L’Etat doit privatiser en priorité là où des risques financiers existent pour les contribuables et où les tâches peuvent être mieux accomplies par des acteurs privés que par des entreprises publiques. La réforme du secteur public marchand, qui ne passe pas forcément par un sauvetage des infrastructures critiques, est moins coûteuse que ce qu’occasionneraient leur faillite et les effets négatifs sur l’économie nationale.