Wassila. B

La résistance palestinienne et l’entité sioniste ont conclu un accord de trêve humanitaire de quatre jours, ont confirmé hier, mercredi, les autorités Qataries. L’entrée en vigueur de cette trêve sera annoncée durant les 24 heures, dans l’espoir d’aboutir à l’arrêt des massacres commis par l’armée d’occupation depuis 47 jours dans la bande de Ghaza. «Le début de cette trêve sera annoncé dans les prochaines 24 heures et durera quatre jours, avec possibilité de prolongation», a détaillé le ministère qatari des Affaires étrangères sur la plateforme X, anciennement Twitter. Selon la diplomatie qatarie, l’accord se décline par «la libération de 50 prisonniers sionistes détenus par la résistance palestinienne dans la bande de Ghaza en échange de la libération d’un certain nombre de femmes et d’enfants palestiniens détenus dans les prisons de l’occupant sioniste. «Le nombre de personnes libérées sera augmenté au cours des étapes ultérieures de la mise en œuvre de l’accord», fait savoir la même source.
Cette trêve humanitaire facilitera l’entrée d’un plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide médicale d’urgence, dont les médicaments et le carburant. Ghaza subit un siège total imposé par l’entité d’occupation sioniste. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a réagi hier mercredi, en déclarant que l’accord de la trêve humanitaire dans la bande de Gaza est «un pas important dans la bonne direction». Dans un communiqué, le mouvement de libération palestinien, Hamas, a précisé que «les dispositions de cet accord ont été formulées conformément à la vision de la résistance et de la détermination qui visent à servir notre peuple et à renforcer sa ténacité face à l’agression». De son côté, le représentant du Mouvement de résistance palestinien (Hamas) en Algérie, Youssef Hamdan, a affirmé hier mercredi, à l’APS, que l’accord de trêve humanitaire dans la bande de Ghaza, conclu entre la résistance palestinienne et l’entité sioniste, «confirme l’incapacité de l’occupation à mettre fin au mouvement et à l’écarter de la scène palestinienne, et à libérer les prisonniers par la force militaire». M. Hamdan a estimé que la trêve humanitaire prévoit «la cessation de l’agression contre le peuple palestinien et la définition des détails concernant le trafic aérien et la circulation des civils, en plus de l’ouverture des passages et l’entrée de l’aide humanitaire. Il inclut aussi un échange limité de prisonniers civils, dont les femmes et les enfants des deux parties, par étapes». «Nous affirmons que les massacres sionistes n’ont pas affaibli les combattants de la résistance», a-t-il rassuré. Et d’estimer que «tous les objectifs politiques et militaires que l’occupation prétendait atteindre à travers cette agression ont échoué, tout comme les projets de règlement politique et de déplacement forcé du peuple palestinien qui ont également échoué. Toutes les allégations qu’elle avançait auparavant concernant la libération des prisonniers civils et des soldats aux mains de la résistance par la force militaire se sont révélées fausses». Rendant hommage à la résistance du peuple palestinien, M. Hamdan s’est dit convaincu que cette occupation «n’a pas sa place sur notre terre, et nous continuerons la lutte sous toutes ses formes diplomatiques, nos mains sur la gâchette. Notre conscience ne sera pas tranquille tant que nous ne verrons pas El Qods libéré». Selon ce même responsable, «la priorité de Hamas aujourd’hui est «d’arrêter l’agression sioniste contre les civils de Ghaza, d’ouvrir les passages et d’apporter de l’aide aux personnes touchées dans le secteur assiégé, en particulier l’entrée de carburant pour les hôpitaux, de l’aide, des fournitures médicales et des équipes de protection civile pour tenter de sauver ce qui peut être sauvé de la catastrophe humanitaire dans le secteur de Gaza». Ces points sont prévus dans la trêve temporaire qui pourrait «durer plus longtemps ou se transformer en un accord de cessez-le-feu permanent et conduire à une nouvelle négociation d’échange de prisonniers».

Les dirigeants palestiniens ont salué cet accord

Les dirigeants palestiniens ont salué cet accord, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. Le secrétaire du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein Al-Sheikh, a déclaré: «Le président Mahmoud Abbas et les dirigeants saluent l’accord de trêve humanitaire et apprécient les efforts du Qatar et de l’Egypte qui ont été déployés». «Nous renouvelons l’appel à une cessation complète de l’agression (sioniste) contre le peuple palestinien, l’entrée de l’aide humanitaire et la mise en œuvre d’une solution politique basée sur la légitimité et la souveraineté», a-t-il poursuivi. De nombreux pays se sont dits «soulagés» de cet accord de trêve humanitaire dans la bande de Ghaza, après d’incessants appels lancés par la communauté internationale dans ce sens depuis le début de l’agression sioniste à Ghaza le 7 octobre qui a fait, à ce jour, selon un dernier bilan officiel, plus de 14.100 martyrs, dont plus de 5.840 enfants et 3.920 femmes, plus de 33.000 blessés et plus de 6.800 disparus.
De leur côté, la Russie et la Chine ont salué l’accord de trêve, y voyant un «développement positif», espérant que cela permettra d’apaiser la crise humanitaire, contribuera à la désescalade et réduira les tensions. Pour Berlin, cette trêve est «une avancée» et «doit être utilisée pour apporter l’aide vitale nécessaire aux habitants de Ghaza», tandis que Londres a qualifié l’accord d’«étape cruciale» pour «résoudre la crise humanitaire à Ghaza», appelant au respect de l’accord dans sa totalité».

L’urgence d’une aide vitale à Ghaza

L’Egypte et la Jordanie ont salué «le succès de la médiation» ayant mené à un accord «pour mettre en place une trêve humanitaire» à Ghaza, pour qu’elle puisse mettre un terme à l’agression et au déplacement forcé des Palestiniens. La diplomatie jordanienne a souligné l’importance de «veiller à ce que l’accord contribue à assurer l’arrivée d’une aide humanitaire adéquate dans toutes les zones de la bande de Ghaza, pour répondre à tous les besoins, réaliser la stabilité et garantir que la population de l’enclave reste dans ses lieux de résidence».
En attendant l’entrée en vigueur de cette trêve, les bombardements de l’occupant sioniste se poursuivaient, hier mercredi, pour le 47e jour consécutif dans la bande de Ghaza, théâtre d’«une véritable tragédie humanitaire». Selon Wafa, plus de 81 Palestiniens, dont la majorité étaient des enfants et des femmes, sont tombés en martyrs au cours de ces dernières heures, de nombreux d’autres ont été blessés. Mardi dernier, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a alerté pour la énième fois. Lors d’un point de presse à Genève, un porte-parole de l’Unicef, James Elder, décrivait la situation comme «une véritable tragédie». Le directeur exécutif du programme d’urgence sanitaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, et le haut responsable des urgences de l’équipe de l’organisation onusienne à Ghaza, Robert Holden, ont décrit la situation dans l’enclave palestinienne comme «extrêmement désespérée» en raison de l’agression sioniste en cours et souligné la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu dans le territoire. De son côté, Arif Husain, économiste en chef du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), a déclaré mardi que «l’ensemble de la population de Ghaza (2,2 millions) a besoin d’une aide alimentaire et 1,6 million de personnes ont été déplacées» dans l’enclave palestinienne.