Wassila. B

« Les prémices du décollage économique commencent à apparaître ». Cette déclaration du président Tebboune en dit long sur l’état de l’économie algérienne qui a fait des progrès fulgurants ces cinq dernières années. L’Algérie, classée troisième économie en Afrique, est l’un des pays les moins endettés au monde. La semaine passée, le président de la République a réitéré, à deux reprises, son refus catégorique de recourir à l’endettement extérieur. Cette ligne de conduite du président n’est pas seulement induite par la conjoncture d’aisance financière actuelle de l’Algérie grâce un cours du baril qui se maintient à des niveaux appréciables. L’Algérie ne veut pas recourir à l’endettement extérieur pour garder la main sur sa politique étrangère et choisir ses partenaires économiques. L’Algérie a connu le piège de l’endettement extérieur, dans les années 1990 lorsqu’elle ne pouvait plus payer les services des dettes arrivées à échéance. Le pays s’est endetté dans les premières décennies de l’indépendance pour financer son développement puis dans les années 1980 consécutivement à une chute subite des prix des hydrocarbures. En 1994, et alors que le pays était en proie à la violence de la décennie noir et les cours du pétrole tournaient autour de 15 dollars le baril, sa dette extérieure avait atteint 26 milliards de dollars. Le problème à l’époque n’était pas tant ce volume que le service de la dette que l’Algérie devait payer cette année-là, supérieur aux maigres recettes des hydrocarbures. Les recettes attendues de l’exportation de gaz et de pétrole, quasiment l’unique ressources en devises du pays, étaient de 8 milliards de dollars, soit moins que les remboursements de la dette arrivés à échéance qui se situaient entre 8,5 et 9 milliards de dollars. Pour ne rien arranger, le financement des importations nécessitait 10 milliards de dollars par an. L’équation était insoluble. L’Algérie avait tenté de résister depuis 1992 mais elle a fini par céder pour éviter une situation de cessation de paiement. En 1994, le gouvernement a sollicité le rééchelonnement du service de la dette algérienne sur 15 ans, en contrepartie de conditions drastiques du Fonds monétaire international (FMI) qui a imposé au gouvernement algérien un programme d’ajustement structurel douloureux. L’Algérie affiche un taux de croissance qui a atteint 4,2% et un PIB qui est passé de 164 milliards de dollars en 2015 à 260 milliards de dollars à la fin 2023, réalisant ainsi une excellente progression et devant atteindre durant la période 2026-2027, 400 milliards de dollars. Les réserves de change sont passées de 42 milliards de dollars il y a cinq ans, à près de 70 milliards de dollars actuellement. La valeur des exportations hors hydrocarbures a atteint 7 milliards de dollars par an avec des perspectives d’atteindre 11 milliards de dollars à la fin 2024, alors que les exportations hors hydrocarbures n’avaient pas dépassé 1,8 milliards de dollars pendant 40 ans.