Le conflit au Sahara occidental est “une question de droit international”, affirme l’écrivaine et journaliste espagnole, Victoria Garcia Corera, appelant la France à “cesser d’être un obstacle” à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination.
“Certains voudraient réduire ce conflit à un différend régional. Il n’en est rien. Le Sahara Occidental est une question de droit international, de stabilité régionale, mais aussi de cohérence politique pour la France”, écrit-t-elle dans une tribune publiée sur la plateforme “N’oubliez pas le Sahara occidental”.
Elle s’interroge, à ce titre, commenter la France “prétend défendre les droits humains tout en ignorant les violations systématiques commises contre les Sahraouis ? Comment promouvoir la coopération euro-africaine tout en soutenant une occupation coloniale qui compromet l’avenir du Maghreb ?”.
Rappelant que les Sahraouis luttent depuis un demi-siècle, l’écrivaine espagnole estime que “le minimum que la France puisse faire, en 2025, est de cesser d’être un obstacle” à l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
Elle soutient, dans ce contexte, que « Paris continue de jouer un rôle déterminant et troublant dans le maintien du statu quo ». “Par son soutien constant à Rabat au Conseil de sécurité, par son refus d’exiger clairement l’organisation du référendum prévu par l’ONU, et par la protection diplomatique qu’elle offre à la monarchie marocaine, la France contribue objectivement à l’enlisement d’un conflit qui n’a que trop duré”, explique-t-elle.
Selon le journaliste espagnol, la France “s’oppose à toute évolution du mandat de la MINURSO qui permettra de surveiller les violations des droits humains”, “protège la lecture marocaine de la résolution 2797 (du 31 octobre 2025), pourtant contredite par le texte lui-même” et “cautionne une politique régionale marquée par la répression, le pillage économique et une militarisation inquiétante”.
Pour Victoria Garcia Corera, “rien ne justifie, aujourd’hui, que la France continue de s’aligner sur une occupation condamnée par la Cour internationale de Justice, par les résolutions onusiennes et par le mouvement international de solidarité”.
Quant à l’Union européenne (UE), celle-ci “peine à concilier ses principes avec ses actes”, juge l’écrivaine. “Alors que la Cour de justice de l’Union européenne a rappelé, à plusieurs reprises, que le Sahara Occidental et le Maroc sont deux territoires distincts, la Commission européenne a tenté, une fois encore, d’imposer un accord de partenariat avec Rabat incluant illégalement le territoire occupé”, déplore-t-elle.
Pour illustrer cette “dérive”, le journaliste cite la proposition récente de la Commission de modifier les règles d’étiquetage de l’UE pour remplacer la notion de “pays d’origine” par celle de “région d’origine” pour les marchandises originaires du Sahara occidental.
“Le Parlement européen, par une large majorité, a rejeté cette initiative. C’est un signal fort, mais insuffisant : l’Europe doit se montrer capable de faire respecter sa propre jurisprudence”, plaide-t-elle.
Elle estime, dans ce contexte, que “la politique marocaine d’expansion économique du pillage du phosphate aux investissements dans les territoires sahraouis occupés ne peut plus être dissociée de la répression politique et militaire”. Evoquant la 49e conférence de la Coordination européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), tenue à Paris vendredi et samedi, Victoria Garcia Corera souligne que cette conférence “appelle préciser la France à changer de cap”. “Paris ne peut plus se contenter d’une neutralité de façade. Elle doit devenir un acteur de la solution, non du problème”, soutient-elle.
Cette 49ème édition de l’EUCOCO, poursuit-elle, “ouvre un nouveau cycle de mobilisation qui culminera en 2026, à Madrid, pour la 50e édition”. “Cinquante ans de colonisation, cinquante ans de violations du droit international, cinquante ans d’un peuple contraint à l’exil dans les camps de réfugiés. Cette date ne sera pas seulement un anniversaire : ce sera un examen de conscience collectif”, conclut-elle.























