Chahmi B.
Confinement de 13h à 7h du matin, transport public et circulation des véhicules et motos interdits, port du masque et distanciation obligatoires, mosquées fermées, embrassades bannies…sont les caractéristiques particulières qui ont complètement dénaturées la fête religieuse de l’Aïd. Les oranais n’ont pu se déplacer ou rendre visite aux parents et proches, les enfants n’ont pas pu exhiber leurs tenues neuves (pour les chanceux), et les magasins de jouets et autres espaces de distractions ont été absents durant l’Aïd de cette année transformant une fête en deux journées moroses et sans gout. Pour un grand nombre de familles forcées au chômage, le cœur n’y est pas : « comment fêter l’Aid alors que ça fait plus de deux mois que je suis au chômage avec des dettes à honorer », confie un père de famille exerçant dans l’informel. D’autres risquent de voir leur entreprise mettre la clé sous le paillasson. « C’est une situation inédite. Du coup, il faut des solutions à la hauteur des enjeux face à la crise sanitaire qui secoue le pays », fait savoir un cadre financier. Du coté des commerces de la corniche oranaise et ses 33 plages, c’est la hantise d’une saison estivale hypothéquée après trois mois de confinement et d’interdiction. Cependant, la décision du gouvernement de renforcer les mesures du confinement durant l’Aïd sera vite dépassée 48h après. « Les familles vont se déplacer et rendre visite à leurs proches dès mardi.», souligne un jeune sportif qui dit espérer plus de rigueur dans l’application des mesures de prévention contre la pandémie du coronavirus qu’on est loin d’avoir dépassé. En fait, une grande partie de la population prend à la légère les conséquences du Covid-19 qui tue chaque jour une dizaine de contaminés à l’échelle nationale, 600 personnes sont mortes et il y a encore des gens qui disent que « le corona n’existe pas » !