H.Nassira

Les marchés des fruits et légumes d’Oran affichent une relative stabilité des prix des produits de large consommation et de saison à l’exception de la pomme de terre, dont le prix a grimpé d’une façon vertigineuse ces deux derniers mois. Actuellement, son prix au détail oscille entre 120 et 240 DA, selon sa qualité et sa provenance.
Cette envolée des prix s’explique par une baisse de la récolte, une augmentation des coûts de production et une demande toujours plus forte, résume le président de la Fédération des commerçants du marché en gros des fruits et légumes d’El Kerma, Kissi Nabil. Selon lui, cette envolée des prix s’explique principalement par la réticence de certains producteurs à doubler la production par crainte d’une détérioration du produit due à la sécheresse et à l’absence de pluies. « La sécheresse a directement affecté la production de pommes de terre, en particulier, avec la pénurie d’eau et ce, en dépit des diverses techniques d’arrosage existantes », a-t-il-fait remarquer. Il a ajouté que la diminution de la production de pommes de terre a affecté directement l’approvisionnement du grand marché d’Oran, approvisionné par les producteurs des régions de Sidi Bel Abbes, El Birine à El Djelfa, Laghouat et El Bayadh. Quant à la pomme de terre d’Oued Souf qui alimentait périodiquement le marché de gros d’El Kerma, aucun arrivage n’a été enregistré en raison de la période des chaleurs. Toutefois, souligne-t-il, les prix de ce tubercule oscillaient, mercredi dernier, entre 50 et 95 DA le kilo sur les étals du marché de gros.» La pomme de terre cédée à 50 dinars, s’explique aussi par le fait que ce légume est très peu demandé par les consommateurs en raison de sa qualité médiocre et vite périssable. Selon le président de la section de (UGCAA), au marché de gros d’El Kerma, les grossistes ont acheté la production d’un hectare de pommes de terre à un prix compris entre 3,50 et 4,50 millions DA, tout en supportant les coûts de sa récolte. Ce qui s’est répercuté finalement sur son prix et constitué, un autre facteur de sa hausse. En général, les prix des autres légumes restent, à ce jour, stables sur les marchés locaux en termes de prix et conviennent parfois au pouvoir d’achat du citoyen.
A titre d’exemple, le prix des tomates, varie de 15 à 80 DA, les oignons entre 20 et 30 DA, les concombres entre 40 et 50 DA, poivrons à 70 DA, les piments 70 DA, les aubergines entre 10 et 20 DA et les courgettes entre 50 et 70 DA. L’un des comportements les plus étranges relevé chez certains vendeurs de nos jours, et qui nécessite une intervention des agents de contrôle, concerne la vente concomitante appliquée par certains vendeurs qui imposent au consommateur d’autres légumes en plus de la pomme de terre. Cette pratique est contraire à la loi relative à la protection des consommateurs et la répression de fraude, qui refait surface, malgré la vaste campagne lancée par le ministère du commerce pour réguler l’activité commerciale et lutter contre les pratiques illégales. Le citoyen se retrouve ainsi pris en otage en l’absence de contrôle effectif. Certains vendeurs imputent, pour leur part, ce comportement aveugle à la saison d’été, durant laquelle, certains produits tels que la tomate périssent très vite. Une situation qui incite ces services concernés à agir et à frapper d’une main de fer.