Wassila. B
L’Algérie multiplie les victoires diplomatiques au sein des institutions panafricaines. L’ambassadrice d’Algérie à Addis-Abeba et sa représentante permanente auprès de l’Union africaine (UA), Selma Malika Haddadi, vient de remporter une brillante victoire en écartant sa concurrente marocaine pour le poste de vice-présidente de la Commission de l’UA. La talentueuse diplomate algérienne remplace la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, dont le mandat est arrivé à terme, après avoir vaincu la candidate marocaine, éliminée au sixième et avant-dernier tour, et après le retrait des candidates libyenne, au premier tour, et égyptienne au troisième. Selma Malika Haddadi a une longue carrière en occupant plusieurs postes prestigieux dont la cheffe de la section politique au sein de la mission permanente de l’Algérie auprès des Nations unies à Genève. La diplomate algérienne affiche de nombreuses ambitions au sein de la direction de la Commission de l’Union africaine qui s’articulent autour de plusieurs axes stratégiques, principalement guidés par l’Agenda 2063, le cadre de développement continental visant à transformer l’Afrique en une puissance mondiale intégrée et prospère. Plusieurs priorités ont été identifiées. Il s’agit d’abord du développement des infrastructures et de l’intégration économique. Ce chantier inclut l’importance des réseaux ferroviaires, routiers, aéroportuaires et énergétiques pour stimuler l’industrialisation et améliorer les conditions de vie. Parmi les axes phares figurent le corridor de Lobito et les chemins de fer tanzaniens, essentiels à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). La Commission travaille à renforcer cette initiative pour accroître le commerce intra-africain, avec un accent sur la réduction des barrières douanières et l’harmonisation des réglementations. L’objectif central est de faire taire les armes. Cela passe par la résolution des conflits en Éthiopie, au Mozambique, au Cameroun et dans le Sahel. Le commissariat « Éducation, Sciences, Technologie et Innovation » (ESTI) soutient des projets comme la création de centres d’excellence technologique et l’expansion de l’accès à l’éducation numérique, notamment dans les zones rurales. L’UA se focalise à présent sur la question des réparations pour l’esclavage, la colonisation et l’apartheid qui sont au cœur des débats. Cela inclut des initiatives pour promouvoir la reconnaissance des droits des Africains et de la diaspora, ainsi que des compensations symboliques ou matérielles. L’autre axe de travail est la parité hommes-femmes. La Commission insiste sur l’égalité des genres dans ses processus électoraux et ses programmes, avec des quotas stricts pour les postes de direction. En matière de réformes institutionnelles et de gouvernance ; l’UA prône la transparence et la méritocratie. Conformément aux objectifs énoncés dans l’agenda 2063, Mme Haddadi compte revitaliser les partenariats avec les institutions africaines de développement, à l’image de la BAD, d’Afreximbank et l’AUDA-NEPAD, en tant que principaux fournisseurs de projets et de fonds de développement.