Djamila.M

Connue sous le nom de « Fadila », la Moudjahida Khadidja Brixi, est devenue l’une des combattantes les plus en vue de la lutte de libération algérienne, avec le martyre le Colonel  Lotfi, participant en sa compagnie à la bataille pour la libération de l’Algérie, notamment dans la wilaya d’Oran. Une  région, qui a été témoin de nombreux événements cruciaux au cours de la lutte armée.

En cette période brûlante, témoin de la naissance de véritables héros et de hauts faits dans l’histoire algérienne, la Moudjahida Khadija Brixi, était une des combattantes qui s’est illustrée durant la révolution nationale par son courage et sa témérité, dont la lutte, n’a jamais cessé de contribuer à la libération de sa patrie.

Dans une déclaration à Cap DZ,  la Moudjahida est revenue sur ces années de braises, relatant son parcours dans la lutte révolutionnaire, marquée par des sacrifices et des dangers. En évoquant ces années elle déclara : « Étant jeune j’étais un peu débordée, je ne comprenais pas grand-chose, mais je savais que la patrie  m’appelais et nous avons dû répondre. C’est le colonel Lotfi, Dieu ait son âme, qui m’a donné le nom de Fadila. Il y avait beaucoup de moudjahidines qui avaient rejoints la révolution armée. Fadila,  n’était pas seulement une femme ordinaire dans le feu de l’action, mais une soldate à tous égards, croyant dur à la lutte armée et à la liberté,  contribuant autant qu’elle pouvait à cette cause juste contre le colonialisme français. » Relate-t-elle non sans une pointe d’amertume.

Ce qui distingue l’histoire de la Moudjahida Brixi, ce ne sont pas seulement ses sacrifices héroïques, mais aussi la façon avec laquelle elle a menée la bataille pour la survie  dans les montagnes d’Oran :« Alors que j’accompagnait le colonel Lotfi, lors d’une mission de surveillance, nous avons passé trois mois dans les montagnes, marchant la nuit et bougeant silencieusement pour que l’ennemi ne nous détecte pas. Nous portions, bien entendu, des chaussures militaires et nous vivions sur les abords de  montagne et la nuit, nous dormions dans des tranchées ou sous les arbres. » Se rappelle encore la Moudjahida Fadila, avant de souligner que cette tâche fut, l’une des plus difficiles qu’elle ait dû affronter, mais sa force et sa détermination ont toujours inspiré ses camarades d’armes. « La vie était très difficile à l’époque, on n’a pas enlevé nos chaussures tous le long des trois mois, on vivait dans l’espoir de la victoire. Malgré l’extrême fatigue et les difficultés, nous sommes restés fidèles à la patrie et aux principes auxquels nous croyons. »Dit-elle.

Quant aux moments cruciaux de la guerre, la Moudjahida,  se souvient du jour ou l’ennemi a arrêté  un moudjahid: « Un jour, un moudjahid a été arrêté, après avoir été dénoncé par un délateur. Nous savions que l’armée française nous observait et que chaque pas pouvait être décisif pour l’issue de la bataille. » Raconte-t-elle avant d’ajouter : « Nous croyons dur comme fer à la cause  et avec le colonel Lotfi, nous étions conscients que le djihad était notre seul chemin vers la liberté. Chaque instant était un sacrifice, et chaque bataille nous rapprochait de notre but ultime : la libération de l’Algérie. » A-t-elle confié.

Ces paroles portent en eux, le souvenir d’un des plus beaux moments de l’histoire algérienne et montrent à la nouvelle génération la véritable étoffe des héros qui ont façonné la gloire de la révolution et fondé une Algérie libre.

Le message de Khadidja Brixi au peuple et aux jeunes d’Algérie aujourd’hui

En relatant son histoire, la Moudjahida n’omettra pas d’envoyer un message au peuple algérien, notamment aux jeunes qu’elle qualifie de piliers de la nation et son avenir et our lesquels elle dira : « L’Algérie pour laquelle nous avons combattu, pour laquelle nous avons donné nos âmes et notre sang, doit rester libre et unie. Les jeunes d’aujourd’hui sont l’espoir de cette Algérie, et ils porteront l’étendard afin de poursuivre la construction et la renaissance que nous avons commencées. » Lance-t-elle et d’ajouter « C’est votre devoir aujourd’hui de vous rassembler  autour de votre patrie et de soutenir le gouvernement et les autorités suprêmes pour construire et développer l’Algérie. »

Pour la Mouddjahida, l’Algérie ne peut être forte et stable que si tous, responsables et simples citoyens, s’unissent pour atteindre cet objectif. « Vous, les enfants d’Algérie qui respirez aujourd’hui l’air de la liberté, devez savoir que cette liberté n’est pas venue facilement, et qu’elle exige de nous tous d’en prendre soin et de respecter. » A-t-elle poliment formulé et de poursuivre « Je dis aux jeunes en particulier, l’Algérie a besoin de vous, de votre détermination et de votre volonté, pour continuer la marche que nos ancêtres ont commencé à libérer et construire cette nation. Chaque pas que vous faites vers le progrès est un pas vers la réalisation de l’espoir pour lequel les héros ont donné leurs vies. » Rappelle-t-elle et de conclure son message en disant : « Préservez  l’Algérie, ô vous jeunes, non seulement face aux défis internes et externes, mais aussi dans l’édification d’une société prospère, avancée et éduquée. L’Algérie a besoin de votre force et de votre raison. Soyez  toujours fidèle aux principes sur lesquels nous avons été élevés, restez fort et armez-vous de la détermination.  Que  notre drapeau flotte  haut dans le ciel du monde. »

Avec ces mots, la Moudjahida Khadidja Brixi, exhorte le peuple algérien et les jeunes en particulier à se rappeler que la révolution n’était pas seulement une bataille contre le colonialisme, c’était un chemin pour construire une patrie chère, et que la lutte en cours pour l’Algérie ne s’arrête pas aujourd’hui, et qu’il est de la responsabilité perpétuelle de continuer à la protéger.