Vingt-huit policiers et un militaire détenus depuis jeudi dans le sud-ouest de la Colombie ont été libérés samedi, ont rapporté des médias. Le bureau du médiateur, l’organisme colombien de surveillance des droits de l’homme, a rencontré les hommes en uniforme sur une route rurale d’environ 5 kilomètres reliant deux communautés rurales du secteur. Vers 15H00 heure locale (20H00 GMT), les détenus avaient déjà commencé à quitter la zone, escortés par des soldats. “Libérés de l’enlèvement, nos 29 héros de la patrie”, a écrit samedi le ministre de la Défense Pedro Sanchez sur son compte X. Ils se sont rendus dans le village voisin d’El Plateado et, peu avant leur arrivée, ils ont été accueillis par une commission du bureau du médiateur. Samedi, vers midi, les habitants de la communauté de La Hacienda, dans le département de Cauca, avaient demandé aux personnes détenues de récupérer leurs équipements antiémeutes. Peu après, ils étaient partis le long d’un chemin de terre, escortés par des habitants de la région. Le ministère de la Défense avait annoncé vendredi qu’ils étaient détenus par un groupe de guérilleros dissident des Farc. Les soldats avaient été arrêtés jeudi après une journée d’affrontements entre les habitants et les forces de sécurité, dans le cadre d’une opération militaire visant à mettre fin à la violence liée à la drogue dans une région où la concentration de cultures de drogue est l’une des plus élevées de Colombie. Plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense avait prévenu, lors d’une interview à la radio, que les troupes seraient libérées si nécessaire par l’emploi de “la force légitime de l’Etat”. M. Sanchez et d’autres représentants du gouvernement de gauche de Gustavo Petro devaient rencontrer samedi les habitants de la capitale départementale, Popayan, afin d’écouter les communautés. L’armée y a lancé l’incursion militaire “Perseus” en octobre 2024 pour reprendre le contrôle de la région. Le gouvernement propose un ambitieux programme de substitution des cultures pour lutter contre l’économie du trafic de drogue, une stratégie que les habitants ont dénoncée comme une campagne d'”éradication forcée” des cultures de coca. “Nous allons continuer à travailler pour ces terres afin que les gens puissent avoir un meilleur avenir”, a dit le commandant Bedoya. “On a vendu aux paysans l’idée que nous étions leurs ennemis, mais nous sommes leurs meilleurs alliés”, a-t-il ajouté.