Djamila.M

Hier, l’Académie El Wahrani des Études Scientifiques et de l’Interaction Culturelle a organisé, d’un colloque national tenu à distance ayant pour thème  « Les langues de spécialité et le discours spécialisé dans les sciences humaines et sociales ». La rencontre a vu une large participation d’enseignants et de chercheurs issus de différentes universités du pays.

Dans un entretien à Cap DZ, la Dr Souad Besnassi, présidente de l’Académie, a déclaré que ce colloque visait à mettre en lumière une problématique dont souffre le milieu universitaire, à savoir la faible maîtrise de la langue de spécialité, ce qui, selon elle,  impacte négativement la qualité de la production scientifique et le niveau du discours cognitif dans de nombreuses disciplines.  Elle dira à ce titre : « que la langue de spécialité n’est plus un simple outil de communication, mais qu’elle est devenue un instrument cognitif fondamental sur lequel se fondent les recherches et les études.  Elle repose en grande partie sur la précision des termes et la clarté des concepts, ce qui fait de sa maîtrise une condition indispensable à toute rédaction scientifique rigoureuse. » A-elle précisé.

Le colloque a vu la participation de plus de 20 universités de tout le pays, représentant diverses disciplines telles que la littérature, la critique, le droit, les médias, l’histoire, la technologie, la traduction et les sciences de l’éducation, ce qui a conféré à l’événement une richesse et une diversité dans l’approche académique.  Les axes du colloque se sont répartis sur dix domaines principaux, couvrant la langue de spécialité dans la langue et la littérature, le droit, les sciences religieuses, l’économie, la technologie, la traduction, l’enseignement et les langues étrangères, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’intégrer ces langues dans le discours scientifique.  Les participants ont également discuté, lors des séances organisées, des causes de la faiblesse de l’écriture scientifique chez les étudiants, soulignant que la principale raison réside dans l’absence de formation à l’utilisation des termes spécialisés, et l’adoption de modes d’expression plus proches de la rédaction littéraire que du discours scientifique.

 Certains enseignants ont également appelé à l’introduction de la matière « Langue de spécialité » dans les programmes universitaires, notamment aux cycles de licence et de master, afin de doter les étudiants des outils de l’écriture académique et de renforcer leurs compétences en expression scientifique.  De son côté, le comité scientifique du colloque a affirmé que cette manifestation vise à construire une nouvelle conscience linguistique, soutenant la qualité de la recherche scientifique et liant directement la langue à la spécialité, loin de toute fragmentation ou séparation entre elles.

Bien que le colloque ait été organisé à distance, il s’est distingué par une forte interaction des participants, la diversité des interventions et la complémentarité des points de vue, ce qui a donné à la rencontre un caractère scientifique marqué et a mis en avant la nécessité de poursuivre ce type de discussions.