Meriem B
Des technologies de pointe au service de la rééducation fonctionnelle : l’analyse quantifiée de la marche et l’isocinétisme s’imposent comme des outils révolutionnaires pour améliorer la prise en charge des patients et des sportifs blessés.
L’Établissement Hospitalo-Universitaire 1er Novembre 1954 d’Oran a été, les 17 et 18 mai 2025, le théâtre d’une manifestation scientifique d’envergure, marquée par la convergence de l’expertise nationale et internationale autour des dernières avancées en médecine physique et réadaptation fonctionnelle. À l’occasion des premières Journées internationales et du troisième Congrès national dédiés à cette spécialité en pleine mutation, plus de 400 professionnels de santé se sont rassemblés pour débattre, démontrer et partager les innovations les plus prometteuses.
Une médecine en pleine transformation technologique
Sous la conduite du Professeur Halima Zerouka, cheffe du service de médecine physique à l’EHU, cette rencontre s’est démarquée par son ancrage dans l’innovation technologique, notamment à travers la mise en avant de deux dispositifs révolutionnaires : l’analyse quantifiée de la marche et la technique de l’isocinétisme.
Le laboratoire d’analyse de la marche, récemment intégré au sein du service, représente une avancée majeure pour le diagnostic et la rééducation des patients souffrant de troubles moteurs. Grâce à une technologie fondée sur la modélisation biomécanique des mouvements, cette méthode fournit des données objectives sur la cinématique des membres inférieurs, la force musculaire et les anomalies posturales, permettant ainsi d’élaborer des protocoles de soins adaptés, basés sur des mesures précises et reproductibles. Elle s’adresse aussi bien aux enfants atteints de handicaps congénitaux qu’aux patients adultes ayant subi des traumatismes neurologiques, et même aux sportifs de haut niveau.
L’isocinétisme : un nouvel allié dans la réhabilitation
Parallèlement, la technique de l’isocinétisme a été présentée lors d’un atelier pratique qui a suscité un vif intérêt. Cet outil permet une évaluation fine de la force et de l’endurance musculaires en contrôlant la vitesse de contraction. Il s’impose comme un atout incontournable pour les médecins rééducateurs et les entraîneurs sportifs, notamment dans le cadre du retour à l’effort post-traumatique. Grâce à lui, la réhabilitation s’appuie désormais sur des mesures fiables plutôt que sur des évaluations empiriques.
Un congrès axé sur la pluridisciplinarité et le partage d’expériences
Ce congrès a également mis en lumière la complémentarité des disciplines impliquées dans le traitement des handicaps : neurologie, orthopédie, rhumatologie, pédiatrie, neurochirurgie, urologie… Autant de spécialités réunies dans une approche holistique, où la coordination des soins devient un pilier essentiel pour restaurer l’autonomie des patients.
Des experts venus de Belgique, de Suisse, de Tunisie et de France ont enrichi les débats en partageant leurs expériences à travers des interventions en présentiel et en visioconférence, illustrant ainsi l’importance du dialogue scientifique international.
Vers une nouvelle génération de soins en réadaptation
À l’issue de cette manifestation scientifique, les recommandations attendues devraient porter sur l’intégration accrue des technologies de mesure dans les pratiques cliniques, la formation continue des équipes médicales aux outils de pointe, et la structuration de parcours de soins personnalisés centrés sur le patient.
Ce rendez-vous, soutenu par la direction générale de l’EHU et organisé en partenariat avec le laboratoire de recherche en systèmes d’information en santé, aura permis à Oran de confirmer son rôle de pionnier dans l’évolution de la médecine physique en Algérie, à la croisée des savoirs médicaux, des sciences de l’ingénieur et de la recherche clinique.