Fatima B
C’est un message de fermeté, de fidélité aux principes et d’engagement régional qu’a délivré le Général d’Armée Saïd Chanegriha ce dimanche 25 mai 2025 à l’ouverture du séminaire national sur le Sahel, organisé au Cercle national de l’Armée à Beni Messous. Sous le thème évocateur « Le Sahel africain : les défis sécuritaires et de développement à l’aune des rivalités géopolitiques dans la région », l’événement a réuni les plus hautes sphères de l’État algérien autour d’un enjeu majeur : la stabilité du Sahel, région charnière et fragile.
Un engagement indéfectible aux principes fondateurs
Dans son discours d’ouverture, le chef d’État-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a réaffirmé avec clarté la position constante de l’Algérie en matière de politique étrangère : respect de la souveraineté des États, non-ingérence, bon voisinage, et priorité aux solutions pacifiques. Des principes que l’Algérie ne considère pas comme de simples postures diplomatiques, mais comme les piliers d’une stratégie régionale pragmatique et équilibrée.
Face à une région sahélienne confrontée à des menaces multiformes – terrorisme, instabilité politique, interventions étrangères – l’Algérie se veut un acteur rationnel et constructif, misant sur la concertation, la coordination régionale et la souveraineté des peuples.
Coopération sécuritaire et autodétermination régionale
Le Général Chanegriha a mis en exergue le rôle du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), basé à Tamanrasset, en tant que plateforme de coopération militaire entre l’Algérie et les pays du Sahel. L’objectif : former, renforcer et accompagner les forces sahéliennes dans leur lutte contre le terrorisme tout en respectant l’autonomie sécuritaire de chaque État.
Un message fort à l’heure où la présence de forces étrangères dans la région est de plus en plus contestée par les opinions publiques africaines. L’Algérie, elle, propose un modèle de soutien sans ingérence, fondé sur la solidarité et le respect.
La solidarité comme vecteur de développement
Au-delà de la sécurité, l’approche algérienne accorde une place essentielle au développement socioéconomique. Chanegriha a rappelé les multiples actions de l’Algérie en direction des pays sahéliens : aides humanitaires, projets structurants à portée régionale, programmes de coopération technique, médicale et éducative. Une politique qui vise à éradiquer les causes profondes de la déstabilisation – pauvreté, inégalités, marginalisation – plutôt que de se limiter à traiter leurs symptômes.
Une vision stratégique partagée
Les interventions successives des hauts responsables présents ont souligné la cohérence de cette vision. Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a appelé à une stratégie africaine concertée pour garantir sécurité et développement. Mme Malika Salma Haddadi, au nom de l’Union africaine, a insisté sur la nécessité d’une approche globale face à des défis transnationaux. D’autres conférenciers ont mis en lumière la dimension historique, géopolitique et économique des rivalités actuelles dans la région.
Les recommandations algérienne pour le Sahel
Au terme de ce séminaire de haut niveau, les débats ont convergé vers une série de recommandations concrètes, allant de la coordination sécuritaire renforcée à la multiplication des partenariats économiques et humanitaires.
« L’Algérie demeurera, en dépit des tentatives visant à semer le trouble sur son rôle pivot dans la région, un facteur efficient dans la sécurité et la paix au Sahel », a martelé le Général Chanegriha. Un rappel opportun de la place stratégique d’Alger sur l’échiquier sahélo-saharien, alors que la région entre dans une nouvelle phase de recomposition géopolitique.
À l’heure des incertitudes, l’Algérie se positionne plus que jamais comme un pôle de stabilité, de médiation et de développement régional. Une posture ancrée dans son histoire, mais résolument tournée vers l’avenir.