Wassila. B

Alors que les relations entre la France et l’Algérie traversent une période de fortes turbulences diplomatiques, un épisode inhabituel au port de Marseille vient ajouter une couche de provocations visant à envenimer cette crise. Deux navires du géant énergétique algérien Sonatrach, transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) et du gaz de pétrole liquéfié (GPL), ont été notifiés pour un contrôle simultané le mardi 20 mai 2025,  une première depuis des décennies de coopération énergétique entre les deux pays. Cet incident inédit intervient dans un contexte où Alger et Paris peinent à apaiser leurs différends politiques, risquant désormais de compromettre un partenariat énergétique stratégique. Les navires Cheikh El Mokrani et Rhourd El Farés, appartenant à Sonatrach, ont reçu une notification exigeant un contrôle simultané de leurs cargaisons à Marseille. Une procédure jugée « du jamais vu » par la chaîne publique algérienne AL24 News, qui a révélé l’affaire. Initialement prévu pour les deux bâtiments, le contrôle a été modifié deux jours plus tard, limitant l’inspection à un seul navire le jeudi 22 mai à 13h. Pourtant, après deux heures d’attente, aucune autorité portuaire française ne s’est présentée, conduisant Sonatrach à ordonner le départ du navire à 15h.  Cette séquence provocatrice soulève des questions sur les motivations derrière cette manœuvre délibérée visant à tenter de torpiller la relation énergétique bilatérale. Selon AL24 News, les plus hautes autorités françaises n’auraient pas été informées de cette initiative, laissant planer le doute sur une action isolée ou une stratégie non officielle. Cet incident s’inscrit dans une série de frictions récentes. Cet incident à Marseille marque un tournant : c’est la première fois que des navires de Sonatrach, pilier de l’approvisionnement énergétique, sont ciblés par une telle mesure en France.  La chaîne AL24 News insiste sur leur refus de « tomber dans les pièges de parties néfastes », distinguant le peuple français des acteurs politiques ou économiques accusés d’alimenter la crise. Cette rhétorique vise à préserver les intérêts commerciaux tout en condamnant les provocations perçues.  La France dépend fortement du gaz algérien, qui représente près de 10 % de ses importations. Sonatrach, fournisseur clé, a maintenu ses livraisons malgré les tensions, mais cet incident pourrait remettre en cause cette stabilité. Si Alger devait réorienter ses exportations vers d’autres marchés européens, comme l’Italie ou l’Espagne, la France subirait des pressions supplémentaires sur son approvisionnement, déjà fragilisé par les crises géopolitiques récentes. Cet épisode de Marseille illustre la vulnérabilité des relations franco-algériennes, où l’énergie sert de lien vital. Alors que les deux navires ont repris leur route sans entrave, les conséquences politiques perdurent. Paris devra clarifier sa position pour éviter une escalade, tandis qu’Alger, prudent mais ferme, surveillera toute nouvelle initiative susceptible d’affecter ses intérêts stratégiques. Dans un contexte où les livraisons de GNL sont cruciales pour la sécurité énergétique européenne, cet incident rappelle que les tensions bilatérales peuvent rapidement déborder.