Meriem B
Alors que les défis environnementaux et économiques s’intensifient sur le continent africain, l’Algérie affirme une fois de plus son engagement en faveur d’un développement durable structurant. Cette semaine, Oran a servi de point de convergence pour une délégation de haut niveau du Nigeria venue étudier de près les leviers algériens de l’économie bleue.
Du 26 mai au 1er juin, une importante délégation du National Institute for Policy and Strategic Studies (NIPSS) du Nigeria a séjourné en Algérie dans le cadre d’un programme d’échange avec l’Institut national d’études stratégiques globales (INESSG). Avec pour thème central : « L’économie bleue et le développement durable au Nigeria : interrogations, défis et opportunités », cette mission vise à confronter les visions et les pratiques en matière de gestion durable des ressources, d’innovation industrielle et d’intégration sociale.
Oran, terrain d’observation d’une stratégie intégrée
Pour sa journée d’étude de vendredi, la délégation nigériane s’est rendue à Oran, capitale de l’Ouest algérien et carrefour industriel majeur du pays. Accueillis par le secrétaire général de la wilaya, M. Fodil El Aidani, les membres de la délégation ont visité plusieurs sites jugés exemplaires de la stratégie algérienne en matière d’économie durable.
La première escale a mené le groupe à la société algéro-omanaise des engrais (AOA), un fleuron industriel né d’un partenariat entre Sonatrach et le groupe omanais Suhail Bahwan. Spécialisée dans la production d’ammoniac et d’urée, AOA incarne une approche intégrée : transformation locale des ressources naturelles, partenariats internationaux équilibrés, et vision à long terme de l’autosuffisance agricole.
De la valorisation gazière à la reconversion sociale
La visite s’est poursuivie dans la zone industrielle d’Arzew, au sein du complexe GL3Z, infrastructure stratégique de liquéfaction du gaz naturel. Ce site, à la croisée des enjeux énergétiques mondiaux, illustre la capacité de l’Algérie à allier maîtrise technologique et respect des standards environnementaux, dans une perspective de transition énergétique progressive.
Mais au-delà de l’industrie lourde, c’est un tout autre visage de l’économie durable que la délégation a découvert à Misserghine, dans l’établissement pénitentiaire agricole. Ici, les détenus participent à des activités agricoles et aquacoles, favorisant leur réinsertion par le travail et l’acquisition de compétences utiles. Cette initiative, encore rare à l’échelle africaine, a suscité de nombreux échanges entre les responsables nigérians et leurs hôtes.
La mer comme pilier de souveraineté
La dernière étape de la journée s’est déroulée à la base navale de Mers El Kébir, haut lieu de l’histoire maritime algérienne. La délégation a visité l’atelier naval principal de la 2e Région militaire, infrastructure dotée de capacités industrielles significatives, dédiées à la maintenance et à la modernisation des équipements marins. Cette dimension maritime de la souveraineté nationale, souvent négligée dans les stratégies africaines, fait partie intégrante du modèle algérien d’économie bleue.
Plus qu’un simple programme de visites, cette mission d’étude incarne une volonté commune de renforcer les solidarités africaines autour d’objectifs partagés. Le choix de l’Algérie par le NIPSS nigérian ne doit rien au hasard : il traduit une reconnaissance croissante de l’expérience algérienne dans des domaines aussi divers que l’industrialisation, la gestion des ressources naturelles, la protection de l’environnement, ou encore l’insertion socio-économique des populations vulnérables.
À travers une approche mêlant théorie et pratique, l’Algérie met en avant les acquis réalisés depuis l’indépendance, son engagement envers les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies à l’horizon 2030, et sa contribution à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. En ce sens, Oran est apparue, le temps d’une journée, comme un véritable laboratoire du développement africain par l’excellence.