Wassila.B
A travers le projet pharaonique minier Gara Djebilet, c’est toute la vision du président Tebboune qui se concrétise : celle d’une Algérie qui prépare l’après-pétrole, investit dans son potentiel minier et agricole et entend jouer pleinement son rôle dans la construction économique du continent africain. Dans les étendues arides du Sahara, à quelques encablures de la frontière mauritanienne, un projet d’envergure se dessine : la mine de fer de Gara Djebilet, située au cœur de la wilaya de Tindouf, s’apprête à changer la donne économique de l’Algérie. Longtemps perçu comme un mirage enfoui sous les dunes, ce gisement mythique de plus de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer entre enfin dans sa phase d’exploitation, ouvrant une ère nouvelle pour le pays, bien au-delà de ses traditionnelles richesses en hydrocarbures. L’exploitation de Gara Djebilet s’inscrit dans une volonté claire de diversification de l’économie nationale, en rupture avec la dépendance historique aux revenus pétroliers. Ce projet incarne ainsi une ambition profonde : bâtir une industrie sidérurgique intégrée, compétitive, capable de répondre aux besoins internes en acier – pilier des infrastructures et de la construction – tout en visant les marchés extérieurs, notamment africains. C’est un projet structurant, porteur d’un nouveau modèle de développement. Il répond à un impératif de souveraineté industrielle et ouvre la voie à une Algérie exportatrice de produits transformés, et non plus seulement de matières premières. Outre son potentiel national, la mine redessine aussi l’avenir de la région de Tindouf. Avec des milliers d’emplois directs et indirects à la clé, Gara Djebilet devient un moteur de développement pour le Grand Sud. Les infrastructures qui l’accompagnent, notamment la future ligne ferroviaire Tindouf-Béchar, promettent de désenclaver cette zone stratégique, facilitant les échanges vers le nord industriel du pays et les ports de la façade ouest. Pour les habitants de la région, longtemps marginalisée, le projet représente une promesse tangible : celle d’une inclusion économique durable. « C’est une opportunité historique. Nos jeunes auront du travail, nos commerces vont prospérer, et la région changera de visage », confie un élu local. Mais au-delà de l’extraction, l’État mise sur la transformation locale du minerai. Des unités industrielles sont en projet pour produire sur place un acier stratégique, réduisant ainsi la facture des importations. Une dynamique qui s’inscrit dans le cadre plus large de la relance industrielle nationale. Cette approche s’accompagne d’un autre changement de paradigme observé dans les régions du Sud : le développement de l’agriculture saharienne, notamment à Adrar, El Oued ou encore Ouargla, où les cultures de blé dur, de dattes ou encore de pomme de terre gagnent du terrain grâce à l’irrigation et aux investissements publics-privés.
Une ambition continentale
La mine de Gara Djebilet s’inscrit enfin dans une dimension géopolitique. Alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) entre progressivement en vigueur, l’Algérie voit en ce gisement une plateforme vers l’Afrique. Avec l’augmentation de la demande en acier sur le continent, Alger entend se positionner comme un fournisseur de référence. « Nous avons les ressources, la proximité géographique et les ambitions. À nous maintenant de concrétiser cette vision, de structurer nos exportations et de bâtir des partenariats gagnant-gagnant avec les pays africains », analyse un économiste spécialisé en commerce international. Gara Djebilet, longtemps oublié, renaît aujourd’hui en symbole de l’Algérie de demain : une nation qui se tourne vers ses richesses inexploitées pour écrire une nouvelle page de son histoire économique, résolument tournée vers la diversification, l’intégration régionale et la transformation structurelle.
En redonnant vie à ce site colossal, l’Algérie affirme une vision claire : valoriser ses richesses inexploitées pour bâtir une économie moins vulnérable aux fluctuations du marché pétrolier, plus diversifiée et tournée vers la transformation locale. L’exploitation de Gara Djebilet s’inscrit ainsi dans une stratégie à long terme visant à créer une valeur ajoutée durable, à stimuler l’emploi local et à poser les bases d’un pôle industriel dans une région longtemps restée en marge. Symbole d’un nouveau souffle économique, ce projet du siècle rappelle que le pays détient dans son sous-sol les ressources nécessaires pour construire une croissance solide et partagée, tout en misant pleinement sur ses enfants. Plus qu’une mine, Gara Djebilet devient ainsi un marqueur de souveraineté, de renouveau et d’espérance pour les générations futures, aux côtés de l’agriculture saharienne en plein essor, qui révèle un autre levier stratégique pour assurer la sécurité alimentaire, créer de l’emploi et revitaliser les territoires du Sud. Plus qu’une mine, Gara Djebilet devient ainsi un marqueur de souveraineté, de renouveau et d’espérance pour les générations futures, en dessinant les contours d’une croissance durable, plus résiliente, plus équilibrée et véritablement ancrée dans les richesses du pays.