Djamila.M
Le service des maladies cardiaques de l’Établissement hospitalo-universitaire 1er Novembre 1954 à Oran ne désemplit pas. Ouvert 24h/24, il prend en charge des centaines de patients chaque semaine, principalement des personnes souffrant d’hypertension artérielle, un mal souvent qualifié de « tueur silencieux » en raison de l’absence fréquente de symptômes au début.
Selon la professeure Ben Atta Nadia, chef du service, plus de 100 patients sont reçus chaque jour en urgence pour des troubles liés à la pression artérielle, en plus d’une cinquantaine de suivis réguliers. Ce flux important de patients, qui s’intensifie particulièrement pendant la saison estivale, met le personnel médical sous une forte pression.
Les fortes chaleurs, combinées à divers facteurs comme le jeûne, les troubles du sommeil ou encore la négligence dans la prise des médicaments, aggravent l’état des patients hypertendus. « Nos services d’urgence fonctionnent à pleine capacité en été, avec en moyenne plus de 15 cas critiques par jour nécessitant parfois un transport et une réanimation rapides », explique la professeure Ben Atta selon laquelle, le service accueille des cas variés, allant des pics hypertensifs mettant la vie du patient en danger à des crises cardiaques et complications neurologiques graves. Ces situations, souligne-t-elle, demandent une intervention immédiate et une grande expertise médicale pour éviter décès ou invalidité permanente. Malheureusement, beaucoup de patients arrivent en urgence après l’aggravation de leur état, souvent sans suivi médical préalable.
Face à ce tableau, la professeure Ben Atta insiste sur la nécessité de renforcer non seulement la préparation des hôpitaux, mais aussi la sensibilisation de la population. « Nombre de ces urgences auraient pu être évitées si les patients respectaient les traitements et les recommandations médicales », précise-t-elle.
Durant l’été, des campagnes de sensibilisation sont organisées, en collaboration avec les municipalités et associations locales, surtout dans les quartiers populaires et zones exposées à la chaleur, afin de prévenir les pics d’hypertension.
Outre les soins d’urgence, le service privilégie aussi le suivi régulier des patients hypertendus chroniques. Objectif : stabiliser leur état et prévenir toute récidive grâce à un traitement adapté et à une éducation sanitaire durable. La prise en charge intègre des bilans réguliers, des ajustements thérapeutiques ainsi que des conseils nutritionnels et comportementaux. Un programme de prévention cible particulièrement les populations à risque, telles que les personnes âgées, les diabétiques et les femmes enceintes.
Malgré les défis croissants, la professeure Ben Atta et son équipe s’engagent sans relâche pour assurer une prise en charge optimale. « Notre objectif principal est de voir chaque patient quitter le service en bonne santé, après avoir échappé à un danger sérieux. Pour nous, c’est la vraie victoire », conclut-elle.