Forum de l’association Taybiya à Oran – La spiritualité soufie, socle de l’unité et de la stabilité sociale en Algérie

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Djamila. M

Lors du huitième forum annuel organisé par l’Association religieuse Taybiya au centre culturel de la zaouia de Sidi El Hassni, chercheurs, penseurs et responsables religieux ont mis en lumière l’importance d’un retour à la référence soufie authentique d’Algérie pour renforcer la cohésion sociale dans un contexte de crises multiples.

Le président de l’association, Cheikh Moulay Hassan El Ouazzani, a ouvert les débats en rappelant que ce rendez-vous dépasse la simple célébration : il s’agit d’une rencontre à la fois scientifique et spirituelle visant à réfléchir sur l’apport historique des zaouias et confréries soufies dans l’éducation des valeurs humaines, la responsabilité sociale et la solidarité.

Il a souligné que « face aux défis touchant la famille, l’école, le quartier et l’identité, il est urgent de réactiver la référence spirituelle algérienne, porteuse d’équilibre, de modération et d’un savoir enraciné dans la réparation des liens sociaux ». Cette dynamique trouve ses racines dans l’histoire des grandes figures soufies algériennes telles que Sidi Abi Mediene, Sidi Ahmed Ben Youssef, ou encore l’Émir Abdelkader, qui a su concilier leadership politique et sagesse spirituelle pour bâtir un projet fondé sur la justice et le respect de la dignité humaine.

Dans ce cadre, le coordinateur scientifique du forum, M. Larbi Bouamama, a exposé le thème central de cette édition : « Sciences de la purification de l’âme et construction de la cohésion sociale ». Il a rappelé que le concept de cohésion sociale est l’un des enjeux majeurs d’aujourd’hui, et que les sciences de la purification — loin d’être un patrimoine passéiste — constituent un levier pratique à intégrer dans les processus de réforme sociale, notamment à travers l’éducation, les médias et l’engagement citoyen.

Un point clé abordé est le rôle fondamental des médias dans la formation de la conscience collective. M. Bouamama a appelé à une intégration plus large des sciences spirituelles dans le discours médiatique, au-delà des seuls programmes religieux, afin de promouvoir des valeurs justes et solides face aux dérives qui fragilisent les institutions sociales.

Selon le coordinateur, le discours médiatique est par essence un exercice de formation de la conscience, et il ne peut être sain sans une référence morale claire. Les sociétés qui perdent cette référence deviennent rapidement vulnérables sur le plan symbolique, ce qui se répercute sur la stabilité de la famille, de l’école et de la rue. Un média conscient, connecté à ses racines civilisationnelles, peut au contraire être un levier pour restaurer l’identité, renforcer la confiance et le sentiment d’appartenance, et garantir la stabilité sociale.

Les organisateurs se sont déclarés confiants que ce forum scientifique favorisera des recommandations concrètes pour renforcer l’alliance entre la spiritualité authentique et le discours public, au service de la stabilité et de l’harmonie sociales.