Meriem B
Une première opération pilote d’aquaculture marine en cages flottantes a été lancée cette semaine à Cap Falcon, dans la commune d’Aïn Turck (wilaya d’Oran), marquant ainsi le démarrage concret du programme national d’aquaculture marine prévu pour l’année 2025. Cette initiative d’envergure a débuté par l’introduction de 500 000 alevins d’ombrine royale (Argyrosomus regius) dans les installations de la ferme aquacole privée Aqua North, située sur un site maritime reconnu pour ses conditions naturelles favorables.
Selon les responsables du projet, cette opération constitue la première phase d’un programme qui prévoit l’élevage de 2,5 millions d’alevins d’ici les prochains mois, répartis sur quatre étapes. Elle s’inscrit dans la stratégie nationale de renforcement de la production halieutique, en vue de diversifier les sources alimentaires, réduire la facture des importations et répondre à la demande croissante en protéines marines.
Le projet a été méticuleusement préparé par des équipes techniques spécialisées, en collaboration avec des partenaires professionnels de l’aquaculture. Il bénéficie d’un suivi vétérinaire et technique rigoureux, notamment en ce qui concerne la qualité des eaux, l’alimentation et la surveillance de la croissance des poissons dans les cages, afin de garantir une production conforme aux standards de qualité et aux objectifs de rendement.
La ferme Aqua North, l’un des projets pionniers en aquaculture marine dans la région ouest du pays, se distingue non seulement par son emplacement stratégique, mais aussi par son impact économique local. Elle contribue à la création d’emplois directs et indirects, en mobilisant une large chaîne d’acteurs : pêcheurs, transporteurs, distributeurs, entreprises de conditionnement… L’opération devrait permettre, à terme, d’augmenter significativement la production de poissons dans la région dès 2026, d’autant que l’ombrine royale est une espèce de haute valeur marchande, appréciée tant sur le marché national qu’à l’international.
Au-delà de la dimension économique, ce projet répond à des enjeux écologiques importants. Il vise à réduire la pression sur les stocks halieutiques naturels, préserver l’équilibre environnemental marin, tout en diversifiant les activités économiques du littoral et en absorbant une part du chômage local. Les autorités compétentes accompagnent ces projets par des actions de formation, d’encadrement et de facilitation administrative, notamment en ce qui concerne l’obtention des autorisations et le soutien aux investisseurs sérieux.
Le projet sera également soumis à une surveillance environnementale et économique régulière. Les services concernés procéderont à des contrôles périodiques pour évaluer la croissance des poissons, les taux de mortalité et les retombées du projet sur l’environnement marin, en veillant à ce que les produits finaux soient commercialisés dans des circuits organisés garantissant leur qualité et leur traçabilité.
Avec cette opération, l’État réaffirme son engagement à mettre en œuvre le plan national de développement de la filière aquacole, en encourageant les investisseurs locaux à se tourner vers ce secteur prometteur, durable et stratégique, notamment sur le littoral ouest qui offre des conditions naturelles particulièrement propices. Ce lancement devrait renforcer la confiance des opérateurs dans le potentiel de l’aquaculture marine et ouvrir la voie à de nouvelles initiatives au service du développement local et de l’autosuffisance alimentaire du pays.