À la suite de la tragédie survenue à Oued El Harrach, où la chute d’un bus de transport de voyageurs a coûté la vie à 18 personnes, l’Organisation nationale des journalistes algériens (ONJA) a réagi fermement, pointant du doigt certaines pratiques observées dans la couverture médiatique de ce drame.

 

Dans un communiqué rendu public le 16 août, l’ONJA dit constater “avec un profond regret” des dérives dans le traitement de l’information, particulièrement au sein de certains médias télévisés et électroniques. Elle dénonce des comportements jugés contraires aux valeurs nobles de la profession et aux règles déontologiques qui devraient encadrer toute couverture d’événement dramatique.

 

 

Respect de la dignité des victimes

 

 

L’Organisation appelle les rédactions à bannir la diffusion d’images montrant les familles endeuillées dans des moments d’extrême douleur. Elle insiste également sur la nécessité de préserver la dignité des victimes et de leurs proches, rappelant que “la presse doit se tenir à distance de toute atteinte à la solennité de la mort et au respect dû aux disparus”.

 

De la même manière, l’ONJA rejette catégoriquement la pratique qui consiste à recueillir des témoignages auprès de blessés hospitalisés en salles de réanimation ou de soins intensifs. Pour l’Organisation, “la priorité absolue, dans de telles circonstances, doit revenir au personnel médical mobilisé pour sauver des vies”.

 

 

Pour une charte nationale de déontologie

 

 

Face à ces dépassements, l’ONJA estime que l’heure est venue de doter la profession d’une charte nationale d’éthique et de déontologie journalistique. Ce texte, qui devrait être élaboré sous l’égide de la famille de la presse elle-même, serait contraignant pour toutes les institutions médiatiques et permettrait de définir clairement les responsabilités, tout en prévoyant un cadre de sanctions en cas de manquements. En conclusion l’ONJA rappelle que le journalisme est une mission noble avant d’être un outil de compétition pour l’audience.