Djamila.M
À l’approche de la rentrée scolaire 2025-2026, une situation préoccupante irrite les habitants du pôle urbain Ahmed Zabana, rattaché à la commune de Misserghine à Oran. Le secteur du transport urbain subit une dégradation importante, accentuant les difficultés quotidiennes des milliers de citoyens qui dépendent de ce service pour leurs déplacements.
Selon une enquête menée par la société civile locale, seulement 46 bus sont opérationnels sur le terrain, alors que 107 autorisations administratives sont en vigueur pour desservir les différentes lignes du pôle. Ce déficit manifeste limite fortement la capacité à répondre aux besoins grandissants de mobilité, provoquant de longues attentes aux arrêts et contraignant certains usagers à recourir à des moyens de transport informels ou non sécurisés.
Abdelkrim Ibrahim, porte-parole de la société civile, qualifie la situation d’« une crise sans précédent » qui, cette année, s’annonce encore plus difficile. Il explique que l’écart entre le nombre de bus officiellement attachés à chaque ligne et ceux réellement en circulation est alarmant. Pour illustrer, la ligne 58 compte en réalité 22 bus sur 49 autorisations, la ligne D fonctionne avec 18 bus sur 32 autorisations, la ligne Z ne dispose que de 6 bus sur 8, tandis que la ligne 83 est totalement dépourvue de véhicules malgré ses 18 autorisations.
Cette situation traduit un déséquilibre profond dans la couverture du service, particulièrement durant les heures de pointe. Les répercussions sont lourdes pour la population, notamment les élèves et travailleurs, qui doivent faire face à une augmentation du temps de trajet et à une qualité de service dégradée.
Face à cette crise, la direction des transports de la wilaya d’Oran a ouvert des perspectives d’intervention en invitant les opérateurs privés disposant de bus neufs à participer à l’exploitation des lignes de transport dans un cadre légal et régulé. La démarche vise à augmenter l’offre et à alléger la pression sur le réseau actuel.
Par ailleurs, les habitants du pôle urbain proposent des solutions concrètes pour améliorer la situation. Parmi celles-ci, l’extension des lignes extérieures 37 et 28 vers Ahmed Zabana est fortement recommandée, ainsi que le renforcement des lignes internes avec un nombre accru de bus durant les périodes de forte affluence. La proposition la plus stratégique reste toutefois l’extension de la ligne de tramway depuis le carrefour Es-Sénia, en passant par la rocade numéro 4, jusqu’au pôle urbain. Selon les habitants et les représentants de la société civile, cette extension offrirait un moyen de transport moderne, fiable et efficace, susceptible de résoudre durablement la crise du transport urbain dans cette zone en fort développement. Ces représentants réitèrent leur engagement à défendre les intérêts des citoyens auprès des autorités locales, insistant sur le fait que seul le raccordement au réseau de tramway pourra garantir un système de transport public adapté aux besoins actuels et futurs du pôle urbain Ahmed Zabana.
Cette crise rappelle l’impérieuse nécessité d’investir dans les infrastructures de mobilité urbaine, afin d’assurer un cadre de vie décent à la population et de soutenir le développement harmonieux de la région. Le défi posé par le transport public à Ahmed Zabana est emblématique des enjeux majeurs auxquels sont confrontées les villes en expansion rapide.
