Wassila. B
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé un vaste plan de recrutement dans les universités et centres de recherche. Ce sont 4 112 postes budgétaires qui seront ouverts au titre de l’exercice 2025 : 2 941 enseignants-chercheurs, 719 enseignants hospitalo-universitaires, 156 chercheurs permanents et 185 contractuels. Jamais depuis des années le secteur n’avait connu un tel déploiement de moyens humains. L’ampleur de ce recrutement témoigne d’une volonté politique forte : renforcer l’université, répondre à la croissance démographique estudiantine et offrir de nouvelles perspectives scientifiques. L’Algérie, pays jeune et avide de savoir, a besoin d’enseignants formés, disponibles et insérés dans des réseaux internationaux de recherche. Ces milliers de postes représentent une opportunité pour nombre de docteurs et de diplômés. L’opération est annoncée à quelques jours de la rentrée universitaire, fixée au 22 septembre après un report inexpliqué. En définitive, le recrutement annoncé par Kamel Baddari est porteur d’espoir. Espoir d’une université rajeunie et mieux encadrée. Le paysage de l’enseignement supérieur algérien est en pleine mutation. Dans une démarche ambitieuse visant à promouvoir l’excellence et à répondre aux enjeux technologiques, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a officialisé une réforme ultra-sélective des conditions d’accès aux grandes écoles d’ingénieurs du pays. Les seuils d’admission au Baccalauréat 2025 atteignent des niveaux sans précédent, redessinant complètement la hiérarchie des filières convoitées. Trois écoles sont en tête avec l’exigence d’avoir 17/20 au minimum. L’École supérieure d’intelligence artificielle, l’École supérieure de la cybersécurité et l’École supérieure d’informatique (ENSI). Un niveau qui surpasse celui requis pour la médecine. Ce choix marque un tournant : les nouvelles priorités nationales se tournent résolument vers les sciences du numérique, jugées stratégiques pour l’avenir du pays. L’année 2025 confirme un basculement des tendances : la filière médecine, historiquement la plus prisée, exige désormais une moyenne de 16/20. Elle partage ce seuil avec d’autres écoles d’ingénieurs de haut niveau comme : l’École nationale supérieure des technologies avancées, l’École nationale supérieure des systèmes autonomes, l’École supérieure de mathématiques et l’École nationale supérieure de la nano et nanotechnologie. Des établissements récents, fondés pour la plupart après 2020, et qui ambitionnent de former une génération de scientifiques spécialisés dans les technologies de rupture. Derrière cette réforme, l’un des objectifs majeurs du gouvernement est clair : endiguer l’exode des cerveaux. Depuis plusieurs années, les meilleurs bacheliers algériens, en quête de formation d’excellence, s’orientent vers les universités étrangères. Ces nouvelles écoles, aux standards internationaux et dotées de moyens accrus, visent à offrir une alternative compétitive sur le sol national. Il ne s’agit plus de former en masse, mais de miser sur la qualité et la spécialisation.