Wassila. B

Grâce aux orientations éclairées du président Tebboune, la diplomatie algérienne a une nouvelle fois fait entendre sa voix sur la scène internationale. Jeudi à New York, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a pris part à la réunion ministérielle du G20 organisée en marge du débat général de la 80e Assemblée générale des Nations unies. Cette participation, rendue possible grâce à l’invitation spéciale de l’Afrique du Sud, s’inscrit dans la dynamique qui prépare le sommet du G20 prévu en novembre prochain à Johannesburg, sommet auquel l’Algérie prendra part en tant qu’invité spécial.

Dans son allocution, Ahmed Attaf qui représentait le président Tebboune, a livré un message fort et clair : l’Afrique doit être associée à la redéfinition des contours de la future économie mondiale et intégrée pleinement dans le système international de gouvernance. Pour le chef de la diplomatie algérienne, il est temps de mettre fin aux déséquilibres structurels qui marginalisent encore le continent africain, alors même que celui-ci représente un vivier stratégique en termes de population, de ressources et de potentiel économique.

Au cœur de son intervention, le ministre a plaidé pour une réforme globale et concrète du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que des institutions financières internationales issues de Bretton Woods. Selon lui, ces structures, qui façonnent l’ordre mondial depuis près de huit décennies, continuent de reproduire des injustices historiques infligées à l’Afrique. « Il est inadmissible que l’Afrique reste en marge du monde », a-t-il martelé, appelant à corriger un déséquilibre qui empêche le continent de jouer son rôle dans la prise de décision internationale.

Ce plaidoyer s’inscrit dans un contexte particulier : la célébration du 80e anniversaire de la création de l’ONU. Attaf a souligné que cette étape symbolique devait être l’occasion de préserver et de revitaliser l’héritage universel incarné par les Nations unies, en s’appuyant sur les principes du droit international et du multilatéralisme. Pour l’Algérie, il ne s’agit pas seulement d’une réforme technique, mais d’un impératif moral et politique visant à instaurer une gouvernance mondiale plus équitable et plus représentative.

L’autre axe central du discours d’Ahmed Attaf concerne la place de l’Afrique dans la nouvelle économie mondiale. Avec la montée en puissance des révolutions technologiques, qu’il s’agisse du numérique, de la robotique, de la nanotechnologie, de l’intelligence artificielle ou encore des énergies renouvelables, il est crucial, selon lui, que le continent ne soit pas relégué au rang de simple spectateur. L’Afrique doit être actrice de ces transformations, afin de bâtir une économie durable et compétitive, adaptée aux défis du XXIe siècle.

L’Afrique, moteur de l’économie de demain

Le ministre a ainsi insisté sur « l’impératif de sécuriser et de renforcer le rôle de l’Afrique » dans la définition de ces nouvelles orientations économiques. Pour Alger, ce positionnement ne relève pas seulement d’une revendication politique, mais aussi d’une nécessité stratégique : sans l’inclusion de l’Afrique, aucune réforme de l’économie mondiale ne pourra prétendre à l’efficacité ni à la légitimité.

Le chef de la diplomatie algérienne a également tenu à saluer la présidence sud-africaine du G20, qu’il a qualifiée de « direction judicieuse » et « exceptionnelle ». L’Algérie voit dans l’adhésion récente de l’Union africaine au G20 une avancée majeure qui permet de donner une voix unifiée au continent. Grâce au leadership de l’Afrique du Sud et au statut de membre à part entière de l’Union africaine dans cette instance, Attaf estime que le G20 se trouve désormais en position de « diriger l’agenda d’un changement mondial inclusif, au service de l’intérêt général ».

Cette reconnaissance traduit aussi la volonté algérienne de renforcer la solidarité panafricaine. En valorisant le rôle de Pretoria, Alger confirme son engagement à travailler main dans la main avec les grandes puissances africaines afin de promouvoir les priorités stratégiques communes, dans un esprit de complémentarité et de coopération.

En prenant part à cette réunion ministérielle du G20, l’Algérie réaffirme son ambition de peser sur les grandes décisions mondiales et de se positionner comme l’un des porte-voix les plus crédibles du continent africain. Le discours d’Ahmed Attaf témoigne d’une diplomatie offensive, qui refuse la résignation et qui porte haut les revendications d’équité et de justice.

Au-delà des symboles, la démarche algérienne s’inscrit dans une vision stratégique de long terme : œuvrer à une réforme du système international qui reconnaisse l’Afrique comme un acteur incontournable, capable de contribuer activement à la stabilité, au développement et à l’innovation mondiale.

Ainsi, à l’approche du sommet de Johannesburg, la participation de l’Algérie comme invité spécial au G20 ne se limite pas à un exercice diplomatique de prestige. Elle illustre une orientation claire : celle d’une Algérie qui assume pleinement sa place dans le concert des nations, défend avec constance les intérêts africains et plaide pour un ordre mondial plus juste, plus équilibré et véritablement inclusif.