Wassila. B

Chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, M. Sifi Ghrieb, a effectué jeudi une importante visite de travail dans la wilaya de Chlef.

Accompagné du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, M. Saïd Sayoud, et du ministre de l’Industrie, M. Yahia Bachir, le chef du Gouvernement a présidé plusieurs inaugurations, inspections et cérémonies qui s’inscrivent dans la concrétisation de la politique nationale de relance industrielle et de modernisation du transport public.

La visite, marquée par une forte dimension économique mais aussi symbolique, s’est ouverte par une minute de recueillement à la mémoire des martyrs, à l’occasion de la Journée nationale de l’émigration, célébrée le 17 octobre.

Devant la stèle commémorative, le Premier ministre a rendu hommage aux victimes du colonialisme et à la diaspora algérienne, rappelant que « les sacrifices des émigrés du 17 octobre 1961 constituent un jalon indélébile de l’histoire nationale et un message de fidélité à la patrie ».

Cette étape mémorielle a donné le ton à une visite placée sous le signe de la continuité historique et du renouveau économique.

Récupération des actifs confisqués

La première étape de la visite a conduit M. Ghrieb et la délégation ministérielle à Ténès, au complexe industriel et commercial CAPTEN, filiale du groupe public AGRODIV.

Ce complexe, spécialisé dans la mise en conserve de produits de la mer, est l’un des actifs industriels récupérés dans le cadre des décisions de justice définitives visant à restituer à l’État les biens confisqués, en application des instructions du président Tebboune.

Après avoir suivi un exposé détaillé sur le fonctionnement du site, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’accélérer le processus de relance et d’élargir la capacité de production afin de contribuer davantage à la sécurité alimentaire nationale.

Il a ordonné l’élaboration d’une feuille de route opérationnelle, à présenter dans un délai d’une semaine, précisant les délais d’extension, les budgets, les besoins en formation et les perspectives de partenariat.

Le complexe CAPTEN dispose de quatre lignes de production modernes : deux dédiées à la sardine et deux au thon, avec une capacité totale de plus de dix tonnes par cycle de huit heures.

Il s’appuie sur des ressources halieutiques locales et des accords de coopération régionale, notamment avec la Mauritanie, pour garantir un approvisionnement durable.

« L’objectif, a indiqué M. Ghrieb, est de redonner vie à ces unités et d’en faire des leviers de l’économie productive, créatrice de richesses et d’emplois durables pour la région. »

La wilaya de Chlef, qui compte trois zones industrielles et 25 zones d’activités, s’affirme progressivement comme un pôle agroalimentaire et manufacturier, soutenu par une dynamique locale marquée par plus de 6 900 entreprises en activité et une croissance de 3 % en 2025 par rapport à l’année précédente.

Une sine de fabrication de bus et de camions

La deuxième halte de la visite a eu lieu à Oum Drou, où le Premier ministre a inauguré une usine de fabrication de bus, de camions et de pièces détachées, relevant de la société PENG-PU.

Ce projet constitue un jalon majeur dans la stratégie nationale de développement de l’industrie mécanique, un secteur que le président Tebboune a érigé en priorité stratégique pour asseoir une industrie nationale intégrée et compétitive.

Dotée d’une capacité de production annuelle de 5 000 camions et 3 000 bus, l’usine emploie plus de 300 travailleurs, dont 130 sur le site de Chlef.

Le responsable de l’unité, M. Lyes Ali Wahid, a indiqué que le taux d’intégration actuel de 10 % atteindra 40 % dans les prochaines années, grâce au développement d’un réseau de sous-traitants nationaux.

Dans son allocution, M. Ghrieb a souligné que « le gouvernement veillera à la rigueur du suivi technique et économique de ces projets, afin d’éviter les dérives du passé ».

Il a appelé les industriels à dresser une cartographie des composants importés pour favoriser leur production locale.

« Chaque pièce fabriquée en Algérie représente un pas de plus vers notre souveraineté industrielle », a-t-il martelé.

Le Premier ministre a rappelé que l’usine de Chlef s’inscrit dans la politique de modernisation du parc national de transport et dans la démarche de réduction des importations, en développant un savoir-faire local et des emplois qualifiés.

Il a également insisté sur la transparence dans la mesure du taux d’intégration : « Nos performances doivent être mesurables et vérifiables selon les standards internationaux. »

Une dynamique impulsée par Sayoud

Aux côtés du Premier ministre, la présence du ministre de l’Intérieur et des Transports, Saïd Sayoud, n’était pas fortuite. Elle illustre la continuité et la cohérence d’une politique menée avec rigueur et vision. Depuis sa nomination, Saïd Sayoud s’emploie à transformer en profondeur le paysage du transport national, en plaçant la qualité du service public et la sécurité des usagers au cœur de son action.  À l’issue de cette étape, M. Ghrieb a présidé la cérémonie officielle de signature des conventions marquant le lancement de l’opération d’importation de 10 000 bus neufs, en application des décisions du président de la République.

Cette opération, encadrée par un cahier des charges rigoureux, vise à remplacer les bus de transport public vétustes (âgés de plus de 25 ans) par des véhicules modernes, sûrs et conformes aux normes environnementales.

L’initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de réorganiser le transport collectif et d’améliorer la qualité du service public, tout en soutenant la production nationale.

Des partenariats ont été signés entre la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat Ouest (BSTPO) et plusieurs usines de pièces de rechange, afin de renforcer la chaîne de valeur locale et de favoriser l’intégration progressive des composants algériens dans les véhicules assemblés.

Selon le Premier ministre, cette démarche « traduit la cohérence entre la politique d’importation contrôlée et la relance industrielle nationale », en plaçant l’investissement productif au cœur de la stratégie économique du pays.

Il a souligné que « chaque véhicule produit ou importé selon les standards fixés par l’État contribuera à la sécurité, à la mobilité et à la dignité des citoyens ».

Relance de la verrerie NOVER

Dernière étape de la visite : Oued Sly, où M. Ghrieb a inspecté le chantier de réhabilitation et d’extension de la Nouvelle verrerie de Chlef (NOVER), filiale de l’Entreprise nationale des verres et abrasifs (ENAVA).

Ce projet vise à moderniser les équipements de production du verre de table, secteur stratégique pour l’industrie et l’artisanat algériens.

Le Premier ministre a souligné l’importance d’intégrer cette unité dans la démarche de substitution aux importations : « Chaque tonne de verre produite ici, c’est une facture d’importation allégée pour le pays. »

Il a appelé à renforcer la qualité, la diversification et la compétitivité des produits verriers destinés aux marchés national et maghrébin, tout en veillant à la préservation de l’emploi et de l’environnement.

À l’issue de cette visite, M. Sifi Ghrieb a accordé une déclaration à la presse dans laquelle il a réaffirmé que « l’Algérie a commencé à poser les bases solides de son industrie mécanique nationale, conformément aux engagements du président de la République ».

Il a insisté sur l’importance de mobiliser les acteurs de la sous-traitance, d’encourager les jeunes entrepreneurs et d’impliquer les universités et centres de recherche dans la valorisation du potentiel industriel du pays.

« Les instructions du président Tebboune, a-t-il dit, constituent le point de départ de tout programme gouvernemental. Nous devons les traduire en actions concrètes, mesurables et durables. »

Il a également annoncé que le gouvernement prépare d’autres étapes économiques, destinées à faire de l’industrie un moteur de la croissance, de l’emploi et de la souveraineté nationale.

Cette visite à Chlef illustre la mise en œuvre concrète de la vision présidentielle d’une “Algérie nouvelle”, où l’investissement productif, la justice économique et la cohésion sociale marchent de pair.

À travers la réhabilitation des unités récupérées, l’inauguration de nouvelles infrastructures et la modernisation du transport public, le gouvernement confirme son engagement à bâtir une économie nationale forte, diversifiée et résiliente.