S Hadjar
Soixante et onze ans après le déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, la wilaya d’Oran a vécu, dans la nuit de vendredi à samedi, un moment fort de recueillement et de fierté nationale. Dans une atmosphère empreinte d’émotion et de respect, la ville de Sidi El-Houari a célébré, avec éclat et sobriété, l’un des chapitres les plus lumineux de l’histoire algérienne.
Une cérémonie chargée d’émotion et de symboles
La cérémonie officielle s’est tenue à la place du 1er Novembre, en plein cœur d’Oran, sous la présidence de M. Brahim Ouchene, nouveau wali d’Oran. À ses côtés se trouvaient le président de l’Assemblée populaire de wilaya, le secrétaire général, le procureur général près la Cour d’Oran, les membres du comité de sécurité, des parlementaires, le délégué local du Médiateur de la République, ainsi qu’une représentante de l’Observatoire national de la société civile.
La lecture de la Déclaration du 1er Novembre 1954 a ouvert la cérémonie, rappelant la portée historique et universelle de cet appel à la liberté. Une minute de silence a ensuite été observée à la mémoire des martyrs, suivie du lever des couleurs nationales et de l’exécution de l’hymne national, repris en chœur par la foule dans une atmosphère vibrante de patriotisme.
Des anciens moudjahidine, des membres de la famille révolutionnaire, du Conseil supérieur de la jeunesse, des associations locales et un grand nombre de citoyens ont pris part à cet instant de communion nationale. Tous ont tenu à affirmer, par leur présence, leur attachement aux valeurs de souveraineté et de dignité que portait la Révolution.
Le souvenir des martyrs, fil conducteur de l’unité nationale
Les festivités se sont poursuivies le lendemain au cimetière des Martyrs d’Aïn Beïda, où le wali et les autorités locales ont déposé une gerbe de fleurs devant le monument commémoratif, avant la lecture de la Fatiha à la mémoire des héros tombés au champ d’honneur.
Dans son allocution, M. Brahim Ouchene a insisté sur la nécessité de raviver le lien entre les générations, rappelant que le 1er Novembre n’est pas seulement un épisode du passé, mais un socle vivant sur lequel se construit l’avenir.
« Le message du 1er Novembre, a-t-il déclaré, nous enseigne que la liberté s’entretient par le travail, la solidarité et la fidélité à nos principes. Ce message reste d’une actualité brûlante, car il nous guide dans la construction d’une Algérie forte, juste et unie. »
Ces mots ont résonné avec force dans le silence recueilli du cimetière, avant que la délégation officielle ne salue les vétérans encore présents, porteurs de cette mémoire incarnée qui relie le sacrifice d’hier aux ambitions d’aujourd’hui.
Quand la mémoire inspire le développement
Dans la continuité de ces commémorations, la wilaya d’Oran a choisi d’associer hommage et action, à travers l’inauguration de plusieurs projets de développement inscrits dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des citoyens.
Au quartier Mohamed Boudiaf, le wali a procédé à la mise en service d’une école primaire baptisée du nom de la martyre Karouat Aliya, symbole du courage et du dévouement des femmes combattantes de la Révolution. L’établissement, doté d’équipements modernes, offrira aux enfants un environnement d’apprentissage propice à la réussite, perpétuant ainsi l’esprit de la liberté par le savoir.
Dans le domaine du tourisme, la mise en service de la structure hôtelière “Lounis Bay Atlantis” marque une étape importante pour le développement économique de la wilaya. Ce nouvel établissement contribue à renforcer la capacité d’accueil d’Oran et à dynamiser le secteur de l’hôtellerie, créateur d’emplois et vecteur d’attractivité pour la région.
Sur le plan sanitaire, la nouvelle unité des urgences médicales de Medina Djedida a également été inaugurée. Équipée de matériel de pointe et intégrée dans un réseau de soins de proximité, elle permettra d’améliorer la prise en charge des patients et de désengorger les grandes structures hospitalières.
Un héritage vivant
Ces réalisations, inaugurées dans le sillage de la commémoration du 1er Novembre, traduisent la volonté des autorités locales de faire vivre la mémoire par l’action. Le développement, dans cette perspective, devient le prolongement naturel de la Révolution : il s’agit désormais de libérer les citoyens des entraves sociales, économiques et territoriales, comme hier les moudjahidine ont libéré le pays du joug colonial.
Les participants ont unanimement souligné que la Révolution du 1er Novembre reste la source d’inspiration de toutes les politiques publiques visant à promouvoir la justice sociale, la cohésion nationale et la souveraineté économique.
La flamme du 1er Novembre, une lumière pour demain
En clôture des cérémonies, le wali d’Oran a salué l’engagement de tous ceux qui, dans leurs domaines respectifs, œuvrent à faire avancer la wilaya et à traduire sur le terrain les valeurs héritées des martyrs : la persévérance, le sens du devoir et le patriotisme.
Soixante et onze ans après les premiers coups de feu de la liberté, Oran continue d’incarner l’esprit du 1er Novembre : une ville fière de son histoire, ouverte sur son avenir et consciente de la responsabilité de transmettre cette flamme aux générations montantes.
La mémoire, à Oran, n’est pas figée dans la pierre des monuments. Elle palpite dans les gestes du quotidien, dans les écoles qui ouvrent, les services publics qui se modernisent, les quartiers qui se transforment.
Et à chaque lever du drapeau, dans le regard d’un enfant, se reflète encore l’éclat de cette nuit de novembre où un peuple tout entier a décidé de se lever pour sa dignité.



















