Djamila M

Les travaux du premier colloque national consacré à « Les approches contemporaines dans l’étude du phénomène de la drogue chez les jeunes : une perspective multidisciplinaire » ont pris fin, jeudi, à l’Université Oran 2 Mohamed Ben Ahmed. Organisé par le laboratoire « Stratégies des populations et développement durable » en collaboration avec l’équipe de recherche « Jeunesse, famille et santé reproductive » de la Faculté des sciences sociales, ce rendez-vous a réuni durant deux jours des universitaires, psychologues, sociologues, médecins, ainsi que des représentants du mouvement associatif et de plusieurs secteurs concernés par la lutte contre l’addiction.

Les échanges ont mis en évidence l’ampleur croissante du phénomène en milieu juvénile et la nécessité de l’aborder de manière globale. Les participants ont appelé à la création d’un réseau national chargé de coordonner les efforts, mutualiser les expériences et renforcer les passerelles entre les associations spécialisées. Ils ont également souligné l’importance d’encourager la recherche académique sur les facteurs favorisant la consommation de stupéfiants, notamment dans l’environnement universitaire, à travers des études de terrain plus approfondies.

Parmi les recommandations phares, figure l’augmentation du nombre de centres de traitement et de réinsertion des personnes dépendantes à travers les différentes wilayas, avec un soutien renforcé en moyens matériels, ressources humaines qualifiées et dispositifs d’accompagnement psychologique et social. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de garantir à ces structures une continuité dans le suivi, condition essentielle à la réussite du processus de guérison et de réintégration.

Le colloque a également mis en relief la dimension préventive. Les participants ont plaidé pour une collaboration accrue entre l’école, la famille, la société civile, les institutions religieuses et les médias, afin d’installer une culture de vigilance et de responsabilité. Le rôle de la mosquée, à travers la promotion de valeurs éthiques et d’un cadre de vie équilibré, a été présenté comme un levier important dans l’éducation comportementale des jeunes.

Sur le plan éducatif, il a été recommandé d’intégrer des modules de sensibilisation aux risques liés à la drogue et à la sécurité routière dans les programmes scolaires, universitaires et dans les formations au permis de conduire. Parallèlement, la création d’espaces culturels, artistiques et sportifs accessibles, notamment dans les zones défavorisées, a été jugée indispensable pour offrir aux jeunes des alternatives positives et structurantes.

En conclusion, les participants ont souligné que la lutte contre les drogues ne peut être efficace que dans le cadre d’une stratégie nationale cohérente et durable, plaçant la jeunesse au cœur des priorités et mobilisant l’ensemble des acteurs sociaux. Ils ont exprimé l’espoir que les recommandations formulées se traduiront rapidement en actions concrètes sur le terrain.