H.Nassira
La commune d’Oran traverse une crise profonde dans la gestion de ses délégations. Entre postes vacants, scandales et refus des élus d’assumer certaines charges, le quartier de Bouamama illustre à lui seul la faiblesse du système communal dans l’une des plus grandes et importantes communes .
La gestion des délégations à Oran connaît l’une de ses phases les plus critiques. Une série de démissions et de demandes de mise à l’écart met en lumière l’ampleur du chaos et de la pression qui pèse sur l’appareil municipal. Au‑delà de l’épuisement administratif, certains quartiers, à l’image de Bouamama, sont désormais considérés comme des « zones à risque » que les élus préfèrent éviter.
Lors de la troisième session ordinaire de l’Assemblée populaire communale, six délégations ont fait l’objet d’un mouvement partiel : Ibn Sina, Akid Lotfi, Bouamama, Hamri, El Menzeh (Canastal) et Amir (42). Si le maire a évoqué la pression des responsabilités pour justifier ces changements, les causes profondes, connues de tous au sein de l’Assemblée, sont restées dans l’ombre.
Les élus rechignent à se porter candidats pour certaines délégations, Bouamama étant le cas le plus emblématique. Accumulation de projets en suspens, désorganisation chronique, manque d’expérience de certains délégués précédents et dossiers fonciers complexes portés devant la justice rendent la gestion de ce quartier particulièrement périlleuse.
Les habitants subissent une pression sociale constante, confrontés à des revendications quotidiennes que les élus peinent à satisfaire. La vacance prolongée de postes clés à la mairie, notamment au secrétariat général et à la direction générale, en raison d’arrêts maladie, a encore aggravé le blocage.
Le scandale récent de la délégation de Sidi El‑Bachir, où le délégué a été placé en détention provisoire pour escroquerie, illustre l’ampleur du désordre. Malgré l’importance stratégique de cette délégation, l’Assemblée a de nouveau retardé la nomination d’un remplaçant, révélant l’incapacité de l’institution à restaurer l’ordre.
Le constat est sévère : entre abstention des élus, scandales, postes vacants et désorganisation, le système de gestion des délégations à Oran est au bord de l’effondrement. Une seule question demeure : qui osera rétablir la discipline et l’efficacité avant que la situation ne dégénère davantage ?




















