Le deuxième sommet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la médecine traditionnelle s’ouvre, mercredi à New Delhi, avec l’ambition de promouvoir scientifiquement certains traitements traditionnels en recourant aux nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle (IA).

L’agence onusienne espère notamment rendre ces pratiques, comme l’acupuncture, la médecine ayurvédique – née en Inde – ou les remèdes à bases de plantes – plus compatibles avec les systèmes de santé modernes.

La médecine traditionnelle “n’appartient pas au passé”, a souligné le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans une vidéo, précisant que sa demande “ne cesse de croître à travers les pays, les communautés et les cultures”.

Selon Shyama Kuruvilla, directrice du Centre mondial de médecine traditionnelle de l’OMS à Jamnagar, dans l’Etat du Gujarat, le recours aux remèdes traditionnels est “une réalité à travers la planète”, pertinente que “40 à 90% des habitants de 90% des Etats membres de l’OMS y ont recours”.

“La moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé de base, la médecine traditionnelle est souvent l’offre de soins la plus proche, voire la seule disponible pour beaucoup”, at-elle expliqué lors d’un entretien accordé aux médias.

Toutefois, “moins de 1% du financement de la recherche mondiale en matière de santé est actuellement alloué à la médecine traditionnelle”, selon l’OMS.

L’agence la définit comme la “somme des connaissances, capacités et pratiques basées sur des théories, croyances et expériences propres à différentes cultures, explicables ou non, utilisées pour entretenir la santé, la prévention, le diagnostic ou le traitement” des maladies.

L’OMS doit profiter de ce sommet pour lancer ce qu’elle présente comme le plus grand répertoire numérique mondial de recherches sur le sujet, une bibliothèque contenant 1,6 million de références scientifiques.

La recherche est à “un moment charnière”, selon Mme Kuruvilla, et la technologie, dont l’IA, permet d’appliquer une rigueur scientifique aux remèdes traditionnels.

La responsable scientifique de l’OMS, Sylvie Briand, a souligné l’importance du rôle qu’elle pourrait jouer.

“Elle peut cribler des millions de composés, nous aider à comprendre la structure complexe des produits à base de plantes et à en extraire les constituants pertinents pour maximiser les bénéfices et réduire les effets indésirables”, at-elle expliqué.