Jalil Mehnane
Si le ministère de la Santé et de la Population a réactivé jeudi les mesures de contrôle au niveau des aéroports notamment, le risque de la propagation du Coronavirus reste envisagé. Au niveau de l’aéroport d’Oran Ahmed Benbella, on est sur le qui-vive, des mesures drastiques sont imposées aux voyageurs surtout ceux qui arrivent de la Chine et les pays avoisinants, où on a détecté le virus porté par des ressortissants chinois.
Une appréhension expliquée par le nombre élevé de la communauté chinoise à Oran et plusieurs wilayas de l’ouest où ils travaillent pour la majorité dans des chantiers de travaux publics. A Oran seulement on a dénombré lors de l’année 2019, pas moins de 3.789 travailleurs chinois dans 32 sociétés, exerçant pour la plupart dans le domaine du BTPH, suivis par l’Inde, le pays voisin avec 1.121 travailleurs. Ce qui met le pays sous la menace de la propagation du virus, avec le nombre élevé de voyage vers et depuis leurs pays d’origine.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle, estime que contrairement à l’épidémie de SRAS en 2003, il n’y a pas lieu de tirer la sonnette d’alarme. “Il est encore un peu tôt pour considérer que cet événement est une urgence internationale de santé publique”, a déclaré Didier Houssin, président du comité d’urgence de l’OMS. L’Algérie reste tout de même prête à toute éventualité.
Le nombre de décès causé par le Coronavirus suscite une inquiétude internationale. Après le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande et Taïwan, les Etats-Unis ont annoncé mardi un premier cas de maladie. Il s’agit d’un homme d’une trentaine d’années, originaire de Wuhan et résidant près de Seattle, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Arrivé le 15 janvier sans fièvre à l’aéroport de Seattle, il a lui-même contacté dimanche dernier les services de santé locaux après avoir constaté des symptômes. Il a été hospitalisé par précaution et restera à l’isolement pendant encore au moins 48 heures, selon les autorités sanitaires.
En Chine, le bilan du nouveau coronavirus ne cesse de s’alourdir, faisant jusqu’ici neuf morts et contaminant au moins 440 personne, a déclaré le vice-ministre de la commission nationale de la Santé, Li Bin, lors d’une conférence de presse à Pékin. Près de la moitié des provinces chinoises sont touchées, y compris des mégapoles comme Shanghai et Pékin. Un cas a également été décelé à Macao, capitale mondiale des jeux d’argent. A cet effet, M. Li a annoncé des mesures de prévention telles que ventilation et désinfection dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux. “Des détecteurs de température corporelle pourront également être installés dans les sites très fréquentés”, a-t-il annoncé. Par ailleurs, de nombreux pays ayant des liaisons aériennes directes ou indirectes avec Wuhan, la ville à l’épicentre de la maladie, ont renforcé les contrôles des passagers à l’arrivée, puisant dans leur expérience de l’épidémie du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003, un virus de la même famille.