Deux collèges dans la tourmente L’amiante et l’insécurité mises à l’index

Education

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Par Allal Bekkaï

Les élèves du CEM Sayeh Missoum, sis à Tounane, dans la commune de Souahlia, ont boycotté les cours en fin de semaine. Les collégiens ainsi que le personnel de l’établissement se plaignent des mauvaises odeurs qui se dégagent des locaux pédagogiques, notamment lors des intempéries (pluies). Les professeurs et les parents d’élèves pointent du doigt l’amiante qui aurait été utilisé comme matériau, lors de la construction dans les années 80 des blocs en préfabriqué. «Nous sommes inquiets pour la santé de nos enfants; nous interpellons les responsables pour trouver une solution à ce problème,» déclare un parent d’élève.
L’amiante est une matière cancérigène. Il convient de souligner dans ce contexte qu’une correspondance officielle du ministère de l’Education à l’intention des directeurs de wilaya, indiquait en 2005 l’ampleur du danger que vivent professeurs et écoliers dans des écoles contenant cette matière cancérigène, particulièrement les bâtisses en préfabriqué.
La note émise par la tutelle invitait les directeurs de wilaya à faciliter la mission d’un comité intersectoriel formé de spécialistes environnementaux et médicaux à inventorier toutes les écoles à travers le territoire national susceptibles de représenter un danger dans ce sens, en vue de leur démolition. Les écoles concernées seraient au nombre de 700 au niveau national. Notons dans ce sillage que les centres de formation de Remchi et Nedroma seraient confrontés au problème de l’amiante qui menace la santé des stagiaires, des formateurs et du personnel administratif.
Quant au CEM ‘Imam Malek Ibn Anas’ de Chetouane (commune du grand Tlemcen), son mal, c’est la « perméabilité» de son enceinte qui est violée à longueur d’année par des intrus. En effet, des jeunes sautent le mur après les cours et se baladent dans le collège comme s’ils étaient dans la rue. Lors des séances de sport, les professeurs souffrent du manque d’intimité, les classes étant mixtes, à cause de la présence inopportune des jeunes perchés sur le mur. Des projectiles sont souvent jetés sur les élèves; un couteau a été lancé au milieu de la cour de récréation. Des intrus auraient même fait irruption dans des classes. Ce jeudi 20 septembre 2018 vers 20 H, des policiers de la Sûreté de daïra de Chetouane ont été vus par des riverains dans la cour ; les agents ont été appelés par le gardien, pour une intervention énergique, en l’occurrence attraper une bande de jeunes qui s’étaient introduits en toute quiétude au sein de l’établissement via le mur «vulnérable».
Selon le personnel, cette situation ne semble pas inquiéter outre mesure le directeur qui n’occupe pas, en l’occurrence le logement d’astreinte, pourtant vacant. Une commission aurait été envoyée sur place, mais on ignore si elle relève des services de la wilaya, ou des équipements de la Direction de l’Education. En tout état de cause, c’est le statut quo. Les travaux de surélévation du mur d’enceinte en question coûteraient la bagatelle de 150 millions de centimes, croit-on savoir. A noter que des établissements scolaires ont opté à cet effet pour le grillage, un moyen dissuasif et moins coûteux à l’instar de l’école Mammèche Nadir et le lycée des Frères Attar de Chetouane, ainsi que le CEM El Maqarri de Tlemcen (les fils barbelés ne seraient pas autorisés par la règlementation en vigueur par rapport aux établissements éducatifs pour éviter de présenter une image de caserne).
Par ailleurs, le CEM Imam Malek Ibn Anas fut le théâtre, l’année écoulée, d’une affaire de mœurs, impliquant le veilleur de nuit; ce dernier aurait ouvert les portes du collège à un ami en galante compagnie, pour des ébats en cachette avec une adolescente.