Boualem Belhadri
L’EH « Docteur Benzerdjeb 220 lits» d’Aïn Témouchent a abrité vendredi passé, les travaux des 3e journées nationales médico-chirurgicales et formation médicale continue, un forum organisé par l’association santé au travail, sécurité, hygiène et environnement.
L’assistance, essentiellement formée par des médecins généralistes et praticiens spécialistes venus de 25 wilayas du pays a été élargie aux représentants de plusieurs secteurs clés. Dans cette troisième édition automnale, les thèmes choisis par le directoire scientifique de l’association organisatrice du forum scientifique et médical ont trait tout particulièrement au cœur, au rein, au cerveau, à la microbiologie et à la santé.
Ouverts le vendredi 19 octobre 2018 à 16 heures, les travaux ont été axés sur deux thématiques importantes à savoir : la prise en charge de l’HTA (Hypertension artérielle) et l’agression rénale aigue (ARE) présentées, respectivement, par les doctoresses Benatta. N.F (service de cardiologie EHU Oran) et Batouche D.D., (Service d’anesthésie réanimation pédiatrique et néonatale, EHU Oran). Benatta a défini l’hypertension artérielle comme étant «une augmentation de la pression artérielle atteignant ou dépassant 140/90 millimètres de mercure.
Sont considérés comme hypertendus, tous sujets sous antihypertenseurs même avec une pression artérielle inférieure à 149/90 mm Hg.»
La prévalence, un fait saillant de l’HTA
Les faits saillants que nous avons pu retenir de son intervention sont la prévalence de l’hypertension artérielle, la fréquence et les paramètres d’influence et l’exposition aux différents risques. En termes de prévalence on retient que chez les hommes elle est de 16,8% , alors que chez les femmes elle se situe à 11,2%.
S’agissant aux facteurs de risques prépondérants la conférencière a estimé qu’eu égard à ce qui précède, un changement du mode de vie face aux divers facteurs de risque est utile pour développer une prévention primaire de l’hypertension et par ce fait même, parvenir à maintenir une pression artérielle normale optimale. Et d’ajouter l’hypertension artérielle est la pathologie cardiovasculaire fréquente dans la population générale, elle atteint environ 15% de la population adulte. C’est une cause importante de morbidité et de mortalité (10 à 20%) qui participe largement aux dépenses de santé. De plus, cette morbi-mortalité résulterait également de l’alourdissement ou de l’éclosion subite des facteurs de risque. Selon une étude qu’elle a citée à l’échelle mondiale, l’hypertension artérielle (HTA) est actuellement jugée comme étant un grave problème de santé publique (prévalence : 10-15%) avec un taux de mortalité prépondérant de 12,9% comparativement à toutes les autres causes (Maladies Cardiovasculaires réunies) (7,2%). L’HTA est un facteur de risque majeur de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC), elle est responsable de 56% des AVC chez l’homme et 66% chez la femme. Le risque relatif d’AVC est multiplié par quatre chez l’hypertendu, pour des chiffres supérieurs à 160/95 mmHg. Le docteur Benatta a qualifié de fléau l’HTA pour le XXI siècle.
L’HTA est un facteur de risque majeur de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)
Selon d’autres sources de référence, il est utilisé une limite très large de 160/95 mmHg pour définir la population hypertendue, on estime à 05% le taux de prévalence rural et à environ 10 à 20% le taux urbain. Ainsi, en acceptant des taux de prévalence de 5-10% pour la moitié de la population en Afrique Sub-saharienne qui, serait âgée d’au moins 25 ans, le nombre d’hypertendus pourrait se situer entre 10 et 20 millions. L’HTA se révèle, ainsi, comme un réel problème de santé publique, si bien qu’une attention toute particulière mérite d’y être accordée. Mais on aurait aimé écouter la conférencière présenter des statistiques du département où elle travaille.
Le taux de mortalité par l’HTA est fréquent chez les personnes de plus de 55 ans
En termes de mortalité, le taux est directement imputable à l’hypertension artérielle ; il se situe 4,6/100.000 habitants. Ces décès concernent surtout les classes d’âge supérieures à 55 ans. La mortalité est d’autant multipliée, lorsqu’il existe une association morbide ou d’autres facteurs de risque cardiovasculaires associés à l’hypertension artérielle tels le tabagisme, l’éthylisme, l’oisiveté, l’obésité, les dyslipidémies ou encore le diabète.
En termes de traitement, d’après les données issues de plusieurs études de référence, les arguments en faveur du traitement de l’hypertension artérielle apparaissent comme convaincants, car il a abouti à une réduction de 30% de la mortalité toutes causes confondues et de 60% de la mortalité cardiovasculaire.
Le traitement de l’HTA, dit-elle se sert des mesures hygiéno-diététiques à savoir la lutter contre l’obésité, la limitation de l’apport de sel, l’apport de calcium, la modération de la consommation de l’alcool, le renoncement à fumer et le bannissement du stress, la baisse du taux de cholestérol et la pratique du sport.
En somme, ces mesures consistent au changement du mode de vie.


















