Boualem Belhadri

C’est lors de la préparation effective d’un événement que la sueur a le goût succulent pour ceux qui se sont donnés à fond pour l’initier, le préparer et le réussir. La rituelle waâda de Sidi Ben Adda, une localité sise à 06 bornes au nord-ouest d’Ain Temouchent), a connu, avant-hier une grande affluence caractéristique cette année. Alors qu’ils s’apprêtaient à partir, des vacanciers du grand sud et de l’autre rive de la méditerranée ont eu cette chance de passer d’agréables moments de joie et d’allégresse. Les organisateurs, veillant au grain, orientaient les visiteurs vers le champ de courses de chevaux. Pas moins de 50 étalons répartis en groupes de 07 et 08 cavaliers offraient de beaux spectacles de fantasia. Les grands propriétaires terriens, les ouled Sidi Bouazza El Gherbi, les ouled El Maarif, les fellahs d’Ouled El Kihel, d’Ouled Taoui, d’Ain Tolba, étaient nombreux cette fois-ci. C’est dire que la fiesta constitue un lieu de rassemblement et de ressourcement sur le triple plan historique, culturel et civilisationnel. Promouvoir le patrimoine culturel par des rencontres de convivialité, d’échanges et de souvenirs renoue les liens de fraternité et d’entraide communautaire entre les générations montantes et celles de nos aïeuls. Une journée festive durant laquelle les enfants s’adonnent goulûment aux jeux, au spectacle que livre la fantasia, sorte de carrousel chez les autochtones au cours duquel les cavaliers s’élancent au galop en tirant en chœur des coups de fusil, en fin de parcours. «Le fait saillant caractéristique et apparent pour l’observateur venu pour la première fois sillonner les artères et les ruelles de la ville est de voir les organisateurs accoster les gens pour les inviter à partager avec eux du couscous», disait Ahmed, un habitué de la rituelle waâda, accompagné de ses deux enfants. Les troupes folkloriques venues de tous les coins de la région avaient brillé excellemment. Les chansons du terroir de l’avant-guerre, du début de l’indépendance étaient les tubes préférés chez les soixantenaires et plus. Danser le alaoui occupait les gens et permettait à bon nombre d’entre eux de se faire photographier à leur guise. Les vendeurs de jouets et de bombons traditionnels formaient un banquier de plusieurs dizaines de mètres. Une journée inoubliable à tout jamais mémorisée dans le calandre du terroir de la chanson populaire qui a brillé de bout en bout, ce jour-là.