Boualem. Belhadri

Le secteur de la pêche dans la wilaya d’Ain Temouchent arrivera-t-il à dépasser le cap annuel de production de poissons de 10 200 tonnes qu’il a réalisé à la fin de 2022 ? Tous les pronostics concourent dans cette direction si toutefois la tendance générale de la chasse continue avec la même fréquence entamée dès le début de l’exercice 2023. Il est à rappeler que durant les trois derniers exercices, le secteur de la pêche et aquaculture, dans la wilaya d’Ain Temouchent a consacré de grands efforts dans la formation des pêcheurs, techniciens, ramendeurs. Il y a plein de petits métiers maritimes qui se perdent comme fabricant de cordes, repasseuses de coiffes, réparateurs de filets de pêche. Mais la dernière session de formation dédiée aux risques majeurs dans le milieu marin, et la maîtrise de la conduite des gens de mer pendant les grandes sorties de pêche de poisson, a été d’un grand appoint pour la centaine et plus d’agents formés pour lutter contre les risques d’incendie. Le mois passé, les gardes côtes et l’unité marine de la protection civile sont arrivé à sauver trois marins pêcheurs au large de Benisaf, alors que leur bateau a pris feu. Les professionnels et les responsables du secteur de la pêche, dans la wilaya d’Ain Temouchent, affichent l’espoir de pouvoir lancer le défi et réaliser des productions évolutives, notamment, après la mise en eau de quatre grands bateaux de fabrication algérienne. Cependant, un rapport de la FAO relatif aux impacts du changement climatique sur la pêche et l’aquaculture, estime « qu’il est impératif de soutenir activement l’adaptation aux niveaux national, régional et local de la gouvernance, et il conviendrait de mettre davantage l’accent sur la contribution des pêches et de l’aquaculture pour la réduction de la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire ». Le même document technique conçoit « que le changement climatique devrait entraîner des modifications dans la disponibilité et le commerce des produits de la pêche et de l’aquaculture, avec des conséquences géopolitiques et économiques importantes, et des répercussions sur la sécurité alimentaire, en particulier pour les pays les plus tributaires du secteur en termes d’approvisionnement en nourriture et de fourniture de moyens d’existence ». Qu’en est-il au niveau local, régional et national en termes de programmes afin de diminuer l’exacerbation des effets climatiques devant l’augmentation de la croissance démographique à l’horizon 2030 ? Les statistiques disponibles, quelque peu aléatoires dans certaines limites, ne permettent pas de statuer sur les grandes questions liées à une région ou à une autre. Adopter des solutions pratiques, pour préserver la production de poisson tout en veillant à augmenter le manque à gagner en développant l’aquaculture, la pisciculture, la conchyliculture dans un cadre de partenariat avec les agriculteurs disposant des points d’eau propres est l’autre vision à faire valoir, en ces temps de changement climatique, conseille un expert du domaine.