Wassila. B 

Plusieurs partis politiques algériens dénoncent la poursuite de l’acharnement hostile de la part de la classe politique française contre l’Algérie, qualifiant cette campagne de « tentative de chantage désespérée », affirmant que « l’Algérie n’y cèdera jamais et n’acceptera que des relations d’égal à égal ». Le FLN, le front El Moustakbal, Sawt Echaab, le FMN et d’autres partis politiques se sont élevés contre cette campagne nauséabonde et xénophobe. Le FLN a qualifié le comportement de la France d’« ignorance composée de la réalité que l’Algérie ne renonce pas à sa souveraineté et n’accepte nullement les diktats et les pressions de qui que ce soit ». « Forte de la cohésion entre le peuple, l’armée et les forces de sécurité, l’Algérie, sous la direction de son président, M. Abdelmadjid Tebboune, ne cédera jamais au chantage, ne renoncera point à sa souveraineté et n’acceptera que des relations d’égal à égal fondées sur le respect mutuel et les intérêts communs », déclare le FLN.  En France, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est une nouvelle fois distingué par ses discours schizophréniques ciblant l’Algérie. Ce membre du gouvernement français s’est décidément spécialisé dans la violence verbale dans ses discours. Son acharnement illustre une instrumentalisation de l’insécurité, où certains crimes sont médiatisés pour alimenter un récit anti-immigration, tandis que d’autres, commis par des groupes racistes et néonazis, sont relativisés. En 2023, un rapport parlementaire français alertait déjà sur la sous-estimation des violences d’extrême droite française, souvent moins visibles dans les discours officiels. Ce traitement différencié nourrit un climat de défiance envers les institutions en France. Les communautés immigrées, régulièrement montrées du doigt, dénoncent une discrimination systémique. À l’inverse, l’absence de condamnation ferme des violences d’extrême droite raciste renforce l’impunité perçue de ces groupes. Pour des associations comme la LDH (Ligue française des droits de l’Homme), « cette polarisation sape la cohésion sociale et légitime des discours xénophobes ». Le cas obsessionnel et pathologique de Retailleau pose une question fondamentale : la lutte contre la violence doit-elle dépendre de l’identité des auteurs ? Pour des citoyens et experts, la réponse est évidemment non. Appeler à une approche équitable, où chaque acte est condamné avec la même vigueur, sans essentialiser des communautés, est un impératif démocratique. Alors que la France traverse une période de tensions sociales et identitaires, le rôle des responsables politiques devrait être de désamorcer les haines, non de les attiser par des calculs partisans. La stratégie de Retailleau est évidente. « Était-ce un ministre de l’Intérieur? Parlait-il en tant que ministre de l’Intérieur comme candidat à l’élection de la présidence des Républicains ? », s’est interrogé l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin à propos du récent passage de Bruno Retailleau sur TF1, dans lequel il a estimé qu’il est temps de « changer de braquet avec l’Algérie ».