Wassila. B
L’Algérie s’apprête à faire un bond technologique majeur dans le domaine de la neurochirurgie et de la lutte contre les maladies cancéreuses. Le pays va bientôt se doter, pour la première fois de son histoire, d’un équipement de radiochirurgie stéréotaxique de dernière génération, un dispositif médical de très haute précision utilisé principalement dans le traitement non-invasif des tumeurs cérébrales. Ce sera également le premier équipement de ce type en Afrique, marquant ainsi une avancée majeure pour la médecine algérienne et continentale. Ce nouvel équipement, qui sera installé au niveau du service de neurochirurgie du CHU Frantz-Fanon de Blida, permettra de traiter environ 500 patients chaque année. Parmi les pathologies ciblées : les métastases cérébrales, neurinomes, méningiomes, névralgies du trijumeau et certaines malformations vasculaires. La technologie permet de cibler avec une extrême précision les lésions intracrâniennes sans ouvrir le crâne, offrant ainsi une alternative thérapeutique sûre, rapide et sans hospitalisation. Le traitement par radiochirurgie stéréotaxique dure environ 30 minutes, avec une précision millimétrique grâce à un guidage par imagerie tridimensionnelle. Cette méthode limite considérablement les risques post-opératoires et améliore nettement la qualité de vie des patients. Le projet, initialement freiné par des contraintes administratives, a été relancé et concrétisé en 2022 suite à une instruction directe du ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, qui a ordonné la levée des réserves et la réévaluation du budget. Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le cancer, en droite ligne avec les orientations du président Abdelmadjid Tebboune, qui a fait de la prise en charge des malades cancéreux une priorité sanitaire nationale. Au-delà de son impact médical, l’introduction de la radiochirurgie stéréotaxique présente une double portée économique. D’un côté, le traitement ne nécessitant pas d’hospitalisation, réduit considérablement les coûts indirects liés à l’occupation des lits et aux soins post-opératoires. De l’autre, il permet d’économiser des devises importantes, puisque de nombreux malades envoyés à l’étranger pour ce type de soins, notamment en France, en Turquie ou en Allemagne, pourront désormais être traités en Algérie. Il faut rappeler qu’une seule séance de radiochirurgie stéréotaxique coûte en moyenne 10.000 euros à l’étranger. À raison de 500 patients par an, cela représente une économie potentielle de plusieurs millions d’euros par an pour le système de santé algérien. Avec cette acquisition, l’Algérie confirme sa volonté de moderniser son système de santé et de mettre à la disposition de ses citoyens les technologies médicales les plus avancées. C’est aussi un message fort à l’échelle africaine, affirmant la capacité du pays à jouer un rôle de leader régional dans le domaine médical. Les travaux d’aménagement au CHU de Blida sont déjà lancés pour accueillir l’équipement, dont l’installation et la mise en service sont prévues avant la fin de l’année 2025.






















