Les coupes budgétaires démantèlent les organisations de terrain qui luttent contre les violences faites aux femmes et aux filles, a averti l’agence des Nations Unies pour l’égalité des genres, dans un nouveau rapport, publié lundi.

“Les organisations de défense des droits des femmes sont au cœur des progrès dans la lutte contre les violences faites aux femmes, mais elles sont poussées au bord du gouffre”, a indiqué une responsable de la section “Lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles” d’ONU Femmes, Kalliopi Mingeirou.

“Nous ne pouvons pas laisser les coupes budgétaires anéantir des décennies de progrès durement acquis. Nous appelons les gouvernements et les donateurs à sécuriser, accroître et assouplir les financements”, a-t-elle souligné, avertissant que sans investissements soutenus, “la violence à l’égard des femmes et des filles ne fera qu’augmenter”.

Un nouveau rapport d’ONU Femmes, intitulé At Risk and Underfunded (En danger et sous-financé), basé sur une enquête mondiale menée auprès de 428 organisations de défense des droits des femmes et de la société civile, révèle qu’une organisation sur trois a suspendu ou fermé ses programmes visant à mettre fin aux violences basées sur le genre.

Plus de 40 % d’entre elles ont réduit ou fermé des services essentiels tels que les abris, l’aide juridique, le soutien psychosocial et les soins de santé en raison de déficits budgétaires immédiats.

Près de 80 % ont signalé un accès réduit aux services pour les survivantes de violences, tandis que 59 % ont déclaré que l’impunité et la banalisation de la violence étaient en hausse.

Le rapport est publié alors que le monde célèbre les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin, un plan d’action historique pour l’égalité des genres qui a placé la lutte contre les violences faites aux femmes au cœur de ses préoccupations.