La militante française des droits de l’Homme, Claude Mangin, a déclaré, samedi à Paris, les méthodes utilisées par le régime du makhzen qui continue de s’acharner sur les prisonniers politiques sahraouis et leurs proches, affirmant la poursuite de son combat jusqu’à leur libération.

“Les 19 prisonniers politiques sahraouis (de Gdeim Izik) qui sont complètement innocents et que l’ONU a déclaré qu’ils étaient en détention provisoire depuis 15 ans, méritaient d’obtenir leur liberté”, a déclaré Mme Mangin à l’APS en marge des travaux de la 49e conférence de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), déplorant les tortures qu’ils ont subies durant toutes ces années dans les geôles du Maroc.

L’épouse du prisonnier politique sahraoui, Naama Asfari, a également signalé que les familles de ces prisonniers politiques sahraouis avaient subi “moult représailles” parce que “leurs fils, leur père ou leur frère sont considérés comme des criminels par une justice aux ordres marocains”.

“Depuis 2016, lorsque le comité contre la torture a condamné le Maroc pour fait de torture sur Naama Asfari, il était écrit dans les attendus qu’il ne devait pas y avoir de représailles sur les familles, qu’une enquête devait être diligentée et qu’une indemnisation adéquate devait être accordée à la victime. Mais évidemment, jamais rien de tout ça n’a été accordé, ni même envisagé de la part du Maroc”, at-elle rappelé avec désappointement.

Dans ce contexte, la militante des droits de l’homme a exprimé sa détermination à poursuivre le combat jusqu’à la libération des prisonniers politiques sahraouis en utilisant de tous les moyens en sa disposition.

“Chaque année, je peux dénoncer les représailles que je subis à cause du fait que je suis l’épouse de Naama Asfari en sollicitant notamment le haut Conseil des droits de l’homme auquel le Maroc est obligé de répondre (et) mon objectif est de toujours faire en sorte que les prisonniers politiques sahraouis obtenaient leur liberté”, at-elle indiqué.

Par ailleurs, Mme Mangin est revenue sur la marche qu’elle a entamée le 30 mars dernier à partir d’Ivry en France pour réclamer la liberté des prisonniers politiques sahraouis, pertinente que cette initiative a permis de donner plus de visibilité à la cause sahraouie.

Néanmoins, cette militante a déclaré l’instrumentalisation par le Maroc de sa communauté en France, qui a organisé des actions “violentes” dans chacune des cinq villes ayant ouvert les manifestations de solidarité avec la cause sahraouie et ce, avec “la complicité” des préfectures de ces villes.