O.DEGUI

Lancé en 2005 pour une enveloppe financière de 491 milliards de cts, sans les équipements, le centre anti-cancer de Chetouane (CAC), ne cesse de défrayer la chronique et est sujet à toutes les supputations. Vingt ans après, cette importante infrastructure sanitaire très sensible, n’est pas encore fonctionnelle malgré l’injection de nouveaux apports financiers jusqu’à atteindre aujourd’hui une enveloppe financière astronomique de plus 900 milliards de cts, équipements inclus. Aujourd’hui, il se trouve dans un état catastrophique et les malades sont contraints de se déplacer à Oran et Sidi Bel-Abbes, pour les séances de chimiothérapie et radiothérapie. Cette déplorable situation est la conséquence de la déliquescence, du laisser-aller, du non-suivi du projet par le maître d’ouvrage et les bureaux d’études. En 2021, une commission d’enquête ministérielle dépêchée sur les lieux, avait conclu à un disfonctionnement de deux générateurs à cause de l’absence d’un raccordement électrique non détecté par la Sonelgaz. Ces deux générateurs, acquis par l’état pour plus de 20 milliards de cts sont inexploitables, privant des centaines de malades de leurs séances de radiothérapie. L’autre constat, c’est le piteux état des murs et des faux plafonds, très dégradés en plus d’un réseau d’assainissement défectueux avec montée des eaux et les inondations des caves. Ce qui constitue un risque majeur de contamination radioactive, sachant que les générateurs utilisent des produits nucléaires très sensibles. Aujourd’hui, le CAC ne fonctionne qu’à 10% de ses capacités. Une autre preuve que le projet de ce centre anti-cancer a été victime d’une très mauvaise gestion dans ses différentes phases de réalisation et son équipement. Depuis son installation à la wilaya de Tlemcen, le nouveau Wali a fait du CAC et des nouvelles urgences médicales, l’une de ses plus grandes priorités. Les nouvelles UMC vont être réceptionnées ce 01 novembre alors que ce projet végète depuis 2009. Le CAC aussi vient de connaître une nouvelle dynamique. Les instructions strictes ont permis la mise en service de 03 machines de radiothérapie avec injonction de mettre en service le scanner, installé depuis 2017 et non fonctionnel à ce jour. Le CAC a bénéficié d’une enveloppe de 91 milliards de cts pour ses équipements. C’est donc un soulagement pour les malades dont, une partie a commencé les séances de radiothérapie. Le wali, à l’occasion, a indiqué son programme d’urgence à savoir la santé, l’éducation et l’AEP.