Jalil Mehnane
Ali Haddad, l’oligarque, devenu symbole de la corruption sous l’ère Bouteflika, était l’une des premières victimes du soulèvement populaire des Algériens, depuis son arrestation l’effet boule de neige a raflé dans son passage plusieurs autres poissons. L’affaire Haddad qui ne cesse de dévoiler des scandales aussi surprenants les uns que les autres, a permis à la justice de fouiller dans les dossiers de l’ex-coqueluche des Bouteflika, qui l’ont gâtée avec des projets obtenus par téléphone, des appels d’offres gagnés d’avance, et des crédits bancaires aux sommes colossales. Pour l’heure, seules les affaires douteuses de Haddad à Alger, et les 50.000 hectares qui lui ont été octroyés à El Bayadh sont entre les mains de la justice, alors que d’autres projets aussi douteux, ont été généreusement accordés à l’oligarque Haddad, dont l’ascension fulgurante a surpris plus d’un.
A titre d’exemple, au niveau de la wilaya d’Oran, on cite le cas des ex-Halles centrales, un véritable chef d’œuvre, qui devait être classé patrimoine national, a été impunément rasé, la rumeur a alors circulé que c’était Haddad qui a hérité de cette vaste assiette au niveau de Hai El Badr (ex-cité Petit).
A la place du célèbre grand marché, on prévoyait d’y ériger une grande surface commerciale. Le crime contre cet édifice a été commis à l’époque de l’ex-wali Abdelmalek Boudiaf, depuis plusieurs Oranais jaloux sur leur ville se sont levés pour dénoncer cet opération. Aujourd’hui, c’est à la justice d’enquêter sur cette attribution, si elle était légale ou pas.
Les Haddad sont indésirables
Par ailleurs, Haddad bénéficié d’un autre terrain près de l’usine de Tosyali à Béthioua, cette usine spécialisée dans la production des tubes spiralés et autres en acier destinés au secteur de l’Industrie. Cet autre projet devra faire objet d’une enquête pour voir s’il a été obtenu selon les lois en vigueur et les codes de marchés.
Toujours dans le volet des marchés paraphés par l’entreprise ETRHB de Haddad, des sources concordantes affirment que les directeurs des usines et filiales de Sonatrach auraient été assignés à empêcher les Haddad à soumissionner aux appels d’offres relatifs à des projets, relevant de la Sonatrach.
Les mêmes sources affirment que l’usine GNL2/Z située au niveau de la zone industrielle d’Arzew vient d’annoncer infructueux un appel d’offres qui était gagné d’avance par l’un des Haddad. Ce qui confirme que l’Etat empêche désormais toute acquisition qui se contredit avec les lois en vigueur, régissant l’attribution des marchés, tout se fait donc dans la transparence et la concurrence loyale.
Les Haddad sont décidément indésirables, et ce n’est qu’un exemple pour tout responsable, ou investisseur qui ose passer entre les articles de loi, pour obtenir des projets de développement, et gonfler ainsi sa fortune.
Ce ne sont que quelques exemples des projets obtenus par l’oligarque Ali Haddad qui possède des projets pratiquement dans toutes les wilayas, à l’instar du grand stade de Tizi- Ouzou qui traîne le pas depuis 07 ans.
L’avenir du groupe ETRHB et le sort des travailleurs
Dans un autre souci, selon plusieurs économistes, l’Etat doit préserver les postes d’emploi des projets Haddad en récupérant, en mettant la main sur l’ensemble des opérations, chose qui est possible et bénéfique pour ces travailleurs et même pour l’économie nationale.
Tout dépend de la procédure que va adopter de l’Etat pour récupérer l’argent volé.
Des milliers de travailleurs qui ont peur pour leur avenir si jamais les frères Haddad décident de jeter l’éponge dans les projets obtenus, c’est donc un dilemme pour le pouvoir en place, qui doit préserver ces postes d’emploi dans le cas Haddad et même pour Tahkout et Kouninef, la solution réside dans la nationalisation
Pour le groupe ETRHB, les voyants sont au rouge, lui qui vivait essentiellement des commandes publiques, et qui pourrait voir tous ses marchés se rétrécir comme une peau de chagrin.
Des mesures ont été prises par la famille pour éviter l’effondrement de l’empire. La mission s’annonce ardue.
