Wassila. B

Pourquoi le Maroc a peur de l’organisation d’une consultation populaire au Sahara occidental sur son prétendu plan d’autonomie, si celui-ci était « si intéressant » ? Cette interrogation a été formulée par le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, qui s’est étonné également du fait que le Makhzen a toujours refusé de tenir le référendum d’autodétermination dans les territoires sahraouis. « Le Maroc utilise toutes sortes de manœuvres pour reporter ce référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, y compris le fameux projet d’autonomie (…) ce projet s’il était si intéressant, pourquoi (le Maroc) ne le propose-t-il pas à la consultation (…) Avez-vous peur de l’appel de la liberté pour le peuple sahraoui? », s’est interrogé M. Bendjama lors de sa brillante prise de parole dans le cadre d’un droit de réponse à l’issue du débat général de la 79ème session de l’Assemblée générale de l’ONU. L’Algérie a réitéré son rejet du concept de « tables rondes » et a appelé de nouveau à des pourparlers directs entre le Maroc et le front Polisario pour la décolonisation du Sahara occidental. La position de l’Algérie a été réaffirmée par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. L’appel de Attaf vient en réponse au ministre marocain Nasser Bourita qui, la veille, avait déterré l’idée d’organiser des « tables rondes » avec la participation de l’Algérie. Au cours d’une rencontre dimanche 29 septembre à New-York en marge de l’AG de l’ONU, avec Staffan De Mistura, envoyé personnel du SG Antonio Guterres, le chef de la diplomatie marocaine a rappelé ce qu’il a qualifié de « fondamentaux » de la position de son pays au sujet du Sahara occidental. L’Algérie a toujours rejeté ce concept de « tables rondes ». Un rejet qui vient d’être réitéré par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf. L’Algérie milite pour la liquidation définitive du colonialisme en Afrique et pour un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. « L’Algérie aspire à la liquidation définitive du colonialisme en Afrique en refermant la dernière page qui, malheureusement, se présente toujours devant nous sur la terre du Sahara occidental », a affirmé le ministre algérien devant l’AG de l’ONU, avant de lancer un appel à des pourparlers directs. « Nous appuyons pleinement le secrétaire général des Nations-Unies et son envoyé personnel dans leurs efforts visant à permettre aux deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le front Polisario, de reprendre le processus des pourparlers directs avec l’objectif de parvenir à une solution politique qui garantisse au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination », a ajouté Ahmed Attaf. Le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé la position de l’Algérie sur cette question de décolonisation et signifié à la partie marocaine que ses tentatives d’imposer « le fait accompli colonial « par le gain de temps et les manœuvres », resteront vaines.