I. Yacine

La wilaya de Mascara bénéficie quotidiennement de 99 000 mètres cubes d’eau de mer dessalée provenant de la station de la Macta, avec la possibilité d’augmenter cette quantité à l’avenir après la mise en service de la station de dessalement de l’eau de mer de Cap Blanc, à Oran, par le président de la République le 20 février dernier. Cette eau contribue à l’alimentation de 24 communes de la wilaya, et d’autres communes comme Tighennif et Matemore devraient être ajoutées après l’achèvement du projet de leur raccordement au réseau d’eau dessalée, selon les déclarations du directeur de l’Algérienne des eaux, Hadj Ahmed Ali, lors de la huitième édition du Forum de la Presse à la bibliothèque municipale « Mostapha Ben Touhami » à Mascara.

Bien que la production d’eau dans la wilaya atteigne 184 500 mètres cubes par jour, soit un surplus par rapport aux besoins estimés à 154 600 mètres cubes, la distribution reste irrégulière dans certaines communes éloignées du réseau d’eau dessalée, comme Feraguig, Matemore, Sidi Kada, Tighennif, Bordj, Sehailia, Khalouia, Zelamta, Maoussa et Aouf. Ces localités souffrent d’un manque de ressources en eau, qu’elles soient superficielles ou souterraines.

La commune de Tighennif constitue l’un des plus grands défis de la wilaya, nécessitant à elle seule 13 000 mètres cubes par jour. Elle fait face à une grave pénurie d’eau, notamment après l’assèchement des quatre puits qui l’alimentaient, obligeant les habitants à ne disposer d’eau potable qu’une heure toutes les 8 à 9 jours. Le raccordement de cette commune au réseau d’eau dessalée est donc une nécessité pour mettre fin définitivement à la crise de l’eau dans la région.

Le directeur a également révélé que 19 arrêts du pompage de l’eau de mer ont été enregistrés au cours des mois de janvier et février derniers en raison de 131 fuites dans le canal de transport de l’eau dessalée de la station de la Macta vers Mascara. Cette situation a poussé l’entreprise à adresser une correspondance aux autorités compétentes pour étudier la possibilité de remplacer le canal ou de réparer certaines sections afin de garantir une distribution stable. Des mesures ont également été prises pour améliorer la distribution de l’eau, notamment en divisant les quartiers à l’aide de vannes de régulation, avec l’installation de 48 vannes et 19 dispositifs de surveillance du débit et de la consommation d’eau.

Par ailleurs, le directeur de l’ADE a souligné que la wilaya a bénéficié d’une importante opération de maintenance des fuites d’eau au cours des mois de janvier et février, permettant la réparation de 831 fuites, tandis que 280 nouvelles fuites sont en cours de traitement. Un contrat a également été signé avec une entreprise spécialisée pour fournir du bitume afin de réhabiliter les sites endommagés.

Concernant les dettes, le responsable a affirmé qu’elles s’élèvent à 150 milliards de centimes, dont 80 milliards de centimes dus par les clients ordinaires. Il a appelé les abonnés à profiter des options de paiement disponibles, soit via les 20 guichets de l’entreprise, soit via les bureaux de poste ou l’application numérique « Miyahi », afin d’assurer la stabilité financière de l’entreprise et d’améliorer les services fournis.

Bien que l’unité de l’ADE de Mascara gère l’approvisionnement en eau dans 99,80 % des communes de la wilaya, plusieurs problèmes persistent quant à l’amélioration de la distribution d’eau potable aux citoyens, nécessitant ainsi des investissements supplémentaires. La wilaya a besoin d’une enveloppe financière estimée à 30 milliards de centimes pour acquérir des pompes flottantes et horizontales afin d’améliorer la distribution.

Actuellement, l’unité dispose de 185 puits, dont 16 hors service, ainsi que de 162 stations de pompage, 367 réservoirs d’eau d’une capacité totale de 266 200 mètres cubes, et un réseau de distribution long de 22 018 km. L’amélioration des infrastructures demeure donc une nécessité pour assurer une alimentation stable en eau potable dans l’ensemble des communes de la wilaya.