Wassila. B

L’Algérie, l’Égypte et la Tunisie renforcent leur concertation sur la crise en Libye en plaidant « pour une solution qui émerge des Libyens eux-mêmes ». C’est ce qui ressort d’une réunion de haute importance sur la crise libyenne, à laquelle a participé, hier au Caire, le ministre d’État, ministre algérien des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, aux côtés de ses homologues égyptien, Badr Abdel-Atty, et tunisien, Mohamed Ali Nafti. Cette rencontre s’est tenue dans le cadre du Mécanisme tripartite des pays voisins de la Libye, initiative régionale de dialogue et de concertation visant à soutenir une solution politique durable dans ce pays en proie à une instabilité persistante. Cette réunion a pour but de permettre une concertation approfondie sur l’avenir de la Libye. Selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, la réunion a été marquée par des consultations jugées « fructueuses » et des discussions « approfondies » autour des derniers développements de la situation en Libye. Les trois chefs de la diplomatie ont exprimé une convergence de vues sur la nécessité de relancer le processus politique libyen dans le cadre des efforts des Nations Unies, tout en mettant l’accent sur le rôle fondamental des pays voisins dans cette dynamique. Les ministres ont unanimement souligné que l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie sont les plus directement touchées par la crise libyenne, à la fois en termes de sécurité régionale, de flux migratoires et d’enjeux économiques. Ce constat partagé renforce leur volonté d’agir de concert pour favoriser un règlement rapide et pacifique du conflit. La rencontre a abouti à l’adoption d’un communiqué conjoint, insistant sur l’importance de privilégier les intérêts du peuple libyen, de préserver ses ressources nationales et de favoriser une réconciliation inclusive. Les trois ministres ont affirmé leur soutien à une solution politique qui émerge des Libyens eux-mêmes, sans ingérence étrangère, et ont appelé à l’unification des institutions politiques et militaires du pays. L’organisation d’élections législatives et présidentielle, sous l’égide des Nations Unies, a été identifiée comme une priorité essentielle pour mettre fin à la division actuelle. Les ministres ont également réitéré leur rejet catégorique de toute forme d’ingérence étrangère et exigé le retrait de toutes les forces étrangères et des mercenaires présents sur le sol libyen. Une position claire qui reflète l’attachement des trois pays à la souveraineté de la Libye et à la restauration de sa stabilité. Au terme de la réunion, les chefs de la diplomatie des trois pays ont convenu de poursuivre leur coordination étroite, notamment à travers des réunions régulières et des échanges permanents avec les représentants de l’ONU. La prochaine rencontre du Mécanisme tripartite est d’ores et déjà annoncée pour se tenir prochainement à Alger, signe de l’engagement actif de l’Algérie dans la recherche d’une solution libyenne inclusive et durable. Cette réunion tripartite s’inscrit dans un contexte régional sensible, où la stabilité de la Libye demeure un enjeu stratégique majeur pour ses voisins. L’approche concertée et pragmatique affichée par l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie témoigne d’une volonté commune de favoriser la paix et la sécurité dans la région du Maghreb et du Sahel.