Wassila. B
Le chiffre glace le sang et devrait faire trembler la conscience mondiale. En seulement deux jours, 19 Palestiniens, dont quatre enfants, sont morts de faim dans la bande de Ghaza. Ce n’est pas une tragédie naturelle, c’est un bilan. Le bilan le plus lourd enregistré depuis le début d’une politique délibérée de famine orchestrée par l’entité sioniste. Un responsable du ministère de la Santé palestinien l’a confirmé à Al Jazeera : ces vies arrachées par la simple absence de nourriture portent à 361 le nombre de morts de la faim depuis le début de cette stratégie, parmi lesquels 131 enfants. Derrière ces statistiques macabres se cache une réalité insoutenable : des enfants s’éteignant en silence, des familles entières condamnées à une mort lente et atroce, non pas sous les bombes, mais dans l’angoisse d’un estomac vide. Le 22 août dernier, les Nations unies ont officiellement reconnu ce que les organisations humanitaires dénoncent depuis des mois : une famine est en cours à Ghaza. Cette reconnaissance onusienne est un acte grave qui, dans un monde gouverné par le droit et la morale, devrait déclencher une réponse internationale immédiate et implacable. Pourtant, le siège inhumain se poursuit. L’entité sioniste, accusée d’utiliser la famine comme une arme de guerre dans son projet de vider Ghaza de sa population, persiste et signe honteusement. En parallèle de cette mort silencieuse, la mort brutale des bombardements continue de s’abattre sur l’enclave. Plus de 63 000 Palestiniens tués depuis octobre 2023. Hier encore, 11 personnes ont été tuées, dont trois près d’un centre humanitaire. Le message est clair : aucune issue n’est laissée aux civils, ni par la terre, ni par la mer, ni par les airs. Alors qu’une flottille civile courageuse a pris la mer depuis Barcelone pour tenter de briser ce blocus illégal et apporter une lueur d’humanité, l’État israélien répond par une escalade militaire en lançant la première phase de sa réoccupation de Ghaza. Cette horrible manœuvre aggravera inexorablement une catastrophe humanitaire déjà sans précédent dans son cynisme moderne. Face à ce crime contre l’humanité qui se déroule en direct sous nos yeux, le silence complice des grandes puissances est assourdissant. Les déclarations de préoccupation et les appels timides à la retenue sont devenus la bande-son honteuse de notre échec collectif. Le droit international, la Charte des Nations unies et les principes élémentaires de l’humanité sont piétinés en toute impunité. Il est plus que temps que la communauté internationale passe des mots aux actes. La levée immédiate et totale du blocus, la garantie d’un accès humanitaire sans entrave et la protection des civils sont des obligations non négociables. Il faut exiger un cessez-le-feu immédiat et contraindre l’entité sioniste, par des sanctions ciblées et pressions diplomatiques réelles, à mettre fin à cette politique de punition collective. Chaque minute de retard est une condamnation à mort pour des milliers de Palestiniens. L’histoire jugera sévèrement ceux qui, aujourd’hui, détournent le regard. La famine à Ghaza n’est pas une catastrophe naturelle ; c’est un crime. Et nous en sommes tous les témoins.