H.Nassira
La rationalisation de la consommation énergétique et la gestion des infrastructures publiques ont été au cœur du Forum sur l’énergie et le développement de l’entrepreneuriat, organisé à Oran sous le thème « Pour une énergie propre et un avenir durable ». Les participants ont insisté sur l’urgence d’adopter des stratégies concrètes pour réduire la consommation électrique et prévenir les risques liés à son usage excessif, tout en appelant à une meilleure sensibilisation du public, notamment des enfants, face aux effets nocifs de la lumière bleue émise par les écrans et les appareils électroniques.
Au-delà des constats d’ordre sanitaire, le forum a surtout mis en lumière les failles dans la gestion de l’éclairage public par certaines communes, souvent dépourvues de moyens techniques et d’encadrement qualifié. Une situation jugée préoccupante, qui se répercute à la fois sur la qualité du service rendu aux citoyens et sur la sécurité des équipements.
Placée sous le haut patronage du wali d’Oran, la rencontre s’est tenue dans la salle de conférences de la mosquée pôle Abdelhamid Ben Badis, en présence du secrétaire général de la wilaya, de plusieurs experts et universitaires. L’absence remarquée de nombreux représentants des secteurs concernés, notamment ceux des communes — à l’exception de la municipalité d’Oran —, n’est pas passée inaperçue, alors même que le message du forum leur était directement adressé : celui d’un engagement plus fort en faveur de la transition énergétique et du recours aux énergies propres.
Une consommation électrique record durant l’été
L’Association de protection du consommateur a, de son côté, tiré la sonnette d’alarme face à la flambée de la consommation électrique enregistrée durant l’été dernier, marquée par six pics successifs. Selon son coordinateur général, la consommation a atteint un niveau jugé critique, estimé à près de 9 283 milliards de centimes.
Pour y remédier, l’association compte lancer, en partenariat avec Sonelgaz, une vaste campagne de sensibilisation dans les établissements scolaires — trois écoles par commune — afin de promouvoir les bons réflexes en matière d’économie d’énergie.
Le président de l’association El-Amane, Hassan Menouer, a pour sa part mis en avant des indicateurs inquiétants sur le gaspillage énergétique et le manque de contrôle des installations électriques. Il a dénoncé la mauvaise qualité de certains équipements et branchements, souvent à l’origine d’électrocutions et d’incendies dus à des câbles non conformes ou à l’absence d’entretien régulier.
L’association plaide ainsi pour la création d’un organisme national d’homologation des équipements électriques, la formation et la certification des électriciens, ainsi qu’une révision du cahier des charges imposé aux promoteurs immobiliers. Menouer a également mis en garde contre la gestion municipale de l’éclairage public, souvent confiée à des services dépourvus de moyens techniques et de maintenance régulière.
Lumière bleue : un danger silencieux
Le Dr Abdelatif Rahmoun, organisateur du forum et militant associatif, a, quant à lui, attiré l’attention sur les effets sanitaires d’une consommation énergétique non maîtrisée. Il a appelé à une utilisation plus raisonnée des sources lumineuses, recommandant l’éclairage jaune traditionnel, moins nocif que la lumière bleue omniprésente dans les foyers modernes.
Présentant une étude sur les conséquences neurologiques de l’exposition précoce aux écrans, le Dr Rahmoun a relevé une hausse alarmante des cas de troubles du spectre autistique : inexistants en 1991, ils dépassent aujourd’hui les 7 111 cas, soit une augmentation de 42 % chez les enfants âgés de 5 à 21 ans dans une seule région.
Selon lui, ces données doivent alerter sur un risque double : celui d’une consommation électrique excessive qui nuit à la santé humaine autant qu’à l’environnement. « La surconsommation énergétique sans conscience sanitaire est une menace silencieuse, mais bien réelle », a-t-il conclu.



















