Une discipline financière tout en protégeant les citoyens

92

Wassila. B

Le projet de loi de finances (PLF) 2026, actuellement à l’examen à l’Assemblée populaire nationale, se présente comme un texte d’équilibre et de vision, fidèle à la double exigence qui guide aujourd’hui l’action publique : consolider les acquis sociaux tout en accélérant la transformation de l’économie nationale. À travers les explications fournies par le directeur général du Budget, Hadj Amri, et le directeur général du Trésor et de la Comptabilité, Hadj Mohamed Sebaa, se dessine une stratégie claire : celle d’un État qui assume pleinement son rôle de moteur du développement, sans renoncer à la justice sociale. Ce PLF marque d’abord la continuité d’un engagement fort en faveur de la résilience économique. Dans un contexte international incertain, où les marchés énergétiques et les équilibres commerciaux demeurent volatils, l’Algérie fait le choix de la prudence stratégique et de la diversification. En affectant des ressources considérables aux secteurs productifs hors hydrocarbures, le budget 2026 traduit une volonté de préparer l’après-pétrole tout en consolidant la souveraineté économique. Le soutien annoncé à la sécurité alimentaire et hydrique est un signal fort, car il place au cœur des priorités nationales les deux piliers essentiels de l’indépendance du pays.

Mais au-delà de la rigueur budgétaire, ce texte se distingue par son orientation profondément sociale. Plus de 657 milliards de dinars seront mobilisés pour les subventions des produits de large consommation, garantissant la stabilité des prix et la protection du pouvoir d’achat. Dans un environnement inflationniste mondial, cette décision témoigne d’une politique publique lucide, attachée à préserver le lien social et à maintenir la paix économique. Qu’il s’agisse de la filière céréalière, du lait, du sucre ou encore de l’eau dessalée, chaque mesure traduit la volonté d’amortir les chocs externes pour les ménages les plus vulnérables. Le volet emploi n’est pas en reste. Avec près de 98 000 nouveaux postes prévus, dont une large part dans l’éducation nationale, le PLF 2026 investit dans le capital humain, le plus sûr levier de la croissance durable. Offrir des perspectives à la jeunesse, renforcer les effectifs dans les secteurs de base, valoriser les compétences publiques : ces orientations répondent à la nécessité de consolider les services publics tout en stimulant l’économie réelle.

Par ailleurs, les mesures incitatives destinées à l’accès au logement méritent d’être saluées. La réduction totale du taux d’intérêt sur certains prêts immobiliers en faveur de catégories spécifiques de fonctionnaires est une avancée sociale majeure. Elle illustre la reconnaissance de l’État envers celles et ceux qui œuvrent quotidiennement au service de la collectivité, souvent dans des conditions exigeantes. Enfin, la poursuite du financement des projets structurants, confirme la volonté du gouvernement de miser sur les infrastructures pour soutenir la croissance à long terme. Ces investissements, qui dépassent les chiffres, traduisent une ambition : celle d’une Algérie moderne, connectée et résolument tournée vers l’avenir.