L’économie algérienne a affiché une performance encourageante au cours du deuxième trimestre de l’année 2025, confirmant une tendance à la consolidation de sa croissance. Selon les données publiées jeudi 20 novembre par l’Office national des statistiques (ONS), la croissance du Produit intérieur brut (PIB) en volume a atteint 3,9% sur la période, affichant une légère mais significative amélioration par rapport au taux de 3,7% enregistré au même trimestre de 2024.

Cette progression de 0,2 point est attribuable à une « reprise soutenue de l’activité économique, portée par une conjoncture plus favorable et des performances sectorielles globalement en amélioration », selon les analyses de l’Office. En valeur nominale, le PIB a bondi de 5,1% pour s’établir à 9 410,0 milliards de dinars (approximativement 72 milliards de dollars, sur la base d’un taux de change de 130 DZD pour 1 USD), contre 8 954,1 milliards de dinars un an plus tôt. L’ONS précise que cette évolution reflète également une modération de la pression inflationniste, avec une hausse du niveau général des prix limitée à 1,1%, contre 4,1% une année auparavant.

Sur une base semestrielle, le PIB de l’Algérie s’est établi à 19 433 milliards de dinars (près de 150 milliards de dollars) pour le premier semestre 2025, en nette augmentation par rapport aux 18 252 milliards de dinars (environ 140 milliards de dollars) de la même période de 2024. Ce résultat s’inscrit dans une trajectoire d’expansion continue, après un PIB de 36 103 milliards de dinars réalisé sur l’ensemble de l’année 2024, lui-même en progression par rapport aux 33 678 milliards de 2023 et aux 32 031 milliards de dinars de 2021.

Le fait marquant de cette croissance réside dans la dynamique robuste du PIB hors hydrocarbures, qui a enregistré une augmentation de 5,3% au deuxième trimestre 2025, accélérant par rapport au taux de 4,4% observé un an plus tôt. Cette performance est présentée par l’ONS comme la traduction concrète des « effets positifs des efforts de diversification engagés en faveur d’un développement économique moins dépendant des hydrocarbures ».

Plusieurs secteurs clés ont porté cette croissance au cours du trimestre. L’industrie a affiché une progression vigoureuse de 6,4%, tandis que le commerce a enregistré une croissance de 6,7%. Le secteur agricole a poursuivi sa expansion avec une croissance de 4,5%, et la production d’électricité et de gaz a connu une hausse remarquable de 9,7%.

En revanche, le secteur des hydrocarbures a constitué un point faible dans le paysage économique, affichant une contraction de 1,2% au deuxième trimestre 2025, après une progression de 3,1% un an auparavant. Cette contre-performance découle principalement d’une diminution de 5,5% de la valeur ajoutée liée à l’extraction, qui contrastait avec une hausse de 2,9% en 2024. Seules les activités de raffinage et de cokéfaction ont apporté un soutien au secteur, avec une croissance significative de 9,0%. En valeur nominale, le secteur des hydrocarbures a été évalué à 1 556,8 milliards de dinars, en baisse de 9,5% par rapport aux 1 720,0 milliards de dinars du deuxième trimestre 2024.

Résilience économique

Le tableau du commerce extérieur a présenté des évolutions contrastées. Le volume des importations de biens et services a connu une augmentation très forte de 30,6% au deuxième trimestre 2025, une accélération notable par rapport à la hausse de 13,4% enregistrée à la même période de 2024. Cette poussée est principalement attribuable à la dynamique des importations de biens, qui ont grimpé de 34,1% (contre +14,8% en 2024). Les importations de services ont également augmenté, mais dans une moindre mesure, affichant une progression de 6,0% contre 4,1% auparavant.

Du côté des exportations, la situation est plus mitigée. Les exportations totales de biens et services n’ont progressé que de 0,5% en volume, ralentissant par rapport à la hausse de 1,4% du trimestre comparable de 2024. Cette faible performance globale masque des réalités sectorières opposées. Les exportations d’hydrocarbures, qui restent la principale source de devises du pays, ont reculé de 1,3%, inversant la tendance haussière de 2,5% observée un an plus tôt.

En revanche, la bonne nouvelle provient des exportations hors hydrocarbures, qui ont affiché une « forte progression de 37,2% » durant la période de référence. Cette performance est d’autant plus notable qu’elle a été réalisée dans un contexte de baisse de 10,7% des exportations de services, qui avaient pourtant enregistré une hausse de 10,2% un an auparavant. Cette dynamique positive des biens non-hydrocarbures confirme le potentiel de diversification de la base exportatrice algérienne.

En données nominales pour le deuxième trimestre 2025, les exportations d’hydrocarbures se sont établies à 1 378 milliards de dinars, tandis que les exportations des autres biens et services ont atteint 304 milliards de dinars (environ 2,3 milliards de dollars). Sur l’ensemble du premier semestre 2025, l’Algérie a exporté pour près de 2 800 milliards de dinars d’hydrocarbures. Les exportations hors hydrocarbures ont, quant à elles, dépassé 561 milliards de dinars (4,3 milliards de dollars), dont 2,1 milliards de dollars provenant de l’exportation de biens manufacturés et autres produits non pétroliers.